Les États ne font pas assez pour limiter le réchauffement, insiste l’ONU

«La fenêtre se rétrécit rapidement pour (...) limiter le réchauffement à 1,5 °C », lit-on dans un rapport de l'ONU. - Flickr / CC BY-NC 2.0 / j_arlecchino
«La fenêtre se rétrécit rapidement pour (...) limiter le réchauffement à 1,5 °C », lit-on dans un rapport de l'ONU. - Flickr / CC BY-NC 2.0 / j_arlecchino
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Climat Climat : de COP en COPNous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour respecter l’Accord de Paris et limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Ce n’est pas une surprise. Mais le rapport de synthèse du « bilan mondial », publié vendredi 8 septembre par la Convention des Nations unies pour le climat (UNFCCC), le souligne encore une fois.
« Le premier bilan mondial se déroule au cours d’une décennie critique pour l’action climatique. Les émissions mondiales doivent être réduites de moitié d’ici 2030 pour que le monde ait une chance d’atteindre l’objectif de 1,5 °C. À l’heure actuelle, le monde est loin d’être sur la bonne voie dans ses efforts pour atteindre cet objectif », souligne la Convention des nations unies sur le climat.
Ce bilan mondial est un processus. Il consiste d’abord à collecter des données auprès des signataires de l’Accord de Paris, des scientifiques du climat, des représentants de la société civile, etc. Elles sont ensuite discutées au sein d’un « dialogue technique ».
Augmenter les financements vers les pays en voie de développement
Le rapport publié le 8 septembre fait le résumé de ce dialogue technique, et met en avant dix-sept « résultats clés » censés permettre de combler les lacunes dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Le ton est d’abord optimiste. Cet accord est utile, estime-t-il, car il a mené à une « action climatique quasi universelle en fixant des objectifs et des signaux sur l’urgence de la crise climatique ». Mais ce bel entrain reste insuffisant. « Il faut faire beaucoup plus sur tout les fronts ».
L’action climatique doit être inclusive, dit-il. Ainsi, il rappelle que « les personnes les plus touchées par le changement climatique doivent participer à l’élaboration des solutions ».
Elle doit aussi être rapide, très rapide. « La fenêtre se rétrécit rapidement pour (...) limiter le réchauffement à 1,5 °C ». Les objectifs sont une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 43 % d’ici 2030 et 60 % d’ici 2035. Pour y arriver, les États doivent accélérer dans la mise en œuvre de leurs engagements, mais aussi se fixer des objectifs plus ambitieux. Il y a désormais suffisamment de « solutions rentables » pour atteindre l’objectif de réduction de 2030, dit aussi le rapport. Il donne aussi des pistes, conseillant de développer les renouvelables, sortir des énergies fossiles, arrêter la déforestation, développer les technologies propres, ou encore de rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques.
Développer les renouvelables, arrêter la déforestation...
Il appelle enfin à intensifier les efforts d’adaptation, « en particulier pour ceux qui sont les moins préparés au changement et les moins aptes à se remettre d’un désastre ». Le rapport estime ainsi qu’il faut augmenter les financements, en particulier publics, dirigés vers les pays en voie de développement pour les aider dans la lutte contre le changement climatique et rendre leur dette « soutenable ».
Toutes ces recommandations ont commencé à être examinées lors de la dernière conférence sur les changements climatiques en juin à Bonn. La conclusion de ce premier bilan mondial aura lieu à Dubaï lors de la COP28 fin novembre (30 novembre — 12 décembre). Les États signataires de l’Accord de Paris pourront ensuite s’en inspirer pour préciser leurs « stratégies bas-carbone de long terme » et s’engager sur des réductions des émissions de gaz à effet de serre plus ambitieuses. Autant de promesses qu’il faut transformer en actions le plus vite possible. La suite est donc entre les mains des décideurs.