Les émissions de CO2 à un niveau record en 2023

Les émissions mondiales de CO2 devraient encore augmenter en 2023. - Pxhere/CC0
Les émissions mondiales de CO2 devraient encore augmenter en 2023. - Pxhere/CC0
Durée de lecture : 2 minutes
C’est un nouveau record absolu : les émissions mondiales de CO2 devraient encore augmenter en 2023, avec 0,5 à 1,5 % de rejets dans l’atmosphère supplémentaires par rapport à 2022. C’est ce qui ressort d’une étude préliminaire, dont les résultats ont été rendus publics le 17 octobre par le Centre norvégien Cicero pour la recherche internationale sur le climat, affilié à l’université d’Oslo.
L’analyse finale doit être publiée en décembre, mais les chercheurs alertent d’ores et déjà sur cette tendance haussière inquiétante. Il faudrait en effet déjà être sur une trajectoire de baisse des émissions, d’au moins 5 % cette année, si l’on veut respecter l’objectif de l’Accord de Paris de limitation du réchauffement global à 1,5 °C, ainsi que le rappelle auprès de l’AFP Glen Peters, directeur de recherche au centre Cicero.
Les scientifiques ont plusieurs fois espéré apercevoir le pic des émissions mondiales ces dernières années, notamment en 2019, année suivie par un recul des émissions lié à la pandémie de Covid-19. Un nouveau pic a malheureusement été enregistré en 2022 et, a priori, un nouveau record haut se profile donc pour 2023.
« Pour limiter le changement climatique à 1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement limité, le déclin des émissions mondiales de CO2 par rapport à 2019 doit être de : 48 % d’ici 2030, 80 % d’ici 2040 et 99 % d’ici 2050. Nous sommes en 2023 et les émissions continuent de monter ! » résume Glen Peters sur X (anciennement Twitter).
Ces mauvaises nouvelles tranchent avec l’annonce faite en septembre par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui prévoyait que la demande en énergie fossile connaisse un pic dans les toutes prochaines années. Une annonce qui laisse sceptique Glen Peters, plutôt « inquiet » que l’on ne fasse « que la moitié du travail » en faisant de gros efforts pour développer les énergies renouvelables, sans pour autant apprendre à se passer des énergies fossiles.
Actuellement, nous émettons près de 41 milliards de tonnes de CO2 chaque année dans l’atmosphère. Pour avoir 50 % de chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, et donc éviter les risques accrus de déclencher de dangereux points de bascule climatiques et leurs lots de catastrophes, il nous restait en 2022 un budget de 380 milliards de tonnes à émettre. Il sera atteint d’ici huit ans au rythme actuel.