Les jeunes placent la planète en première ligne, mais doutent de la politique

La «Conférence des Adaptateurs» par les Clowns citoyens de la compagnie Arzapar, lors du festival Alternatiba, place de la République, à Paris, fin septembre 2015. - © Éric Coquelin / Reporterre
La «Conférence des Adaptateurs» par les Clowns citoyens de la compagnie Arzapar, lors du festival Alternatiba, place de la République, à Paris, fin septembre 2015. - © Éric Coquelin / Reporterre
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L’association Générations Cobayes a mené une grande enquête sur les jeunes et le bonheur. Elle révèle une préoccupation écologique réelle, mais du scepticisme sur l’avenir.
Générations Cobayes est un collectif né en 2013 de la prise de conscience d’étudiants qu’« on ne peut pas vivre en bonne santé sur une planète malade ». Il est connu pour son engagement contre les perturbateurs endocriniens, à travers ses ateliers éco-orgasmes qui soulignent les manières de « se faire du bien, sans se faire du mal ».
Plus récemment, ce mouvement a lancé une grande enquête auprès des jeunes de 18 à 35 ans. Intitulée « Que du bonheur », cette consultation lancée début septembre cherche à cerner ce qui rend heureux les jeunes. Inscrite dans le contexte des campagnes électorales de 2017, ses résultats, dont le détail sera communiqué vendredi 9 décembre, sont un outil d’information pour les présidentiables et une formidable base de données sur la jeunesse.

Pourtant, le bonheur des jeunes est complexe à définir. D’aucuns disent même, comme l’écrivain russe Tchekhov, que « le bonheur n’existe pas ».
Cela n’empêche pas cette étude d’une centaine de questions réalisée avec le sociologue Arnaud Vallin de dépeindre une intéressante représentation de la jeunesse française. Le questionnaire aborde différentes thématiques, comme le rapport des jeunes à l’argent, au travail, à la famille, à l’amour et d’autres sujets. Il a recueilli plus de 50 000 réponses. Ce succès s’explique par l’association du mouvement avec différents organismes comme la société de service à la personne Domplus, le média Konbini ou les Scouts et guides de France. Ces soutiens ont permis une circulation massive sur Internet et les réseaux sociaux de ce sondage anonyme.
Les grandes tendances des résultats de l’enquête font apparaître une conscience écologique vigoureuse chez les jeunes. À la question du désir d’« Agir personnellement, à ton échelle, pour réduire ton impact sur la planète et les Hommes », 98 % des sondés répondent par la positive.

Les réponses à la partie « le rapport des jeunes à la société » sont remarquables. Sept jeunes sur dix interrogés n’ont pas confiance dans l’avenir. On comprend ce résultat si on le juxtapose à un autre : les jeunes ont le sentiment que le citoyen n’a pas un vrai pouvoir de décision démocratique.

Une grande partie des sondés se qualifient comme étant plus ou moins heureux. Les politiques devraient en tout cas s’intéresser à ce que les jeunes ont à leur dire. Les 18-35 ans représentent près du tiers des électeurs.
Générations Cobayes organise ce jeudi 8 décembre un débat réunissant des politiques, afin qu’ils discutent des résultats de l’enquête. Aux Grands Voisins (82 avenue Denfert-Rochereau, à Paris), on affiche d’ores et déjà complet : sont attendus au « Grand Oral du Bonheur » Emmanuel Macron, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Christiane Taubira. Des politiques de la droite française sont également invités. La soirée sera retransmise en direct sur la page Facebook de Générations Cobayes.
Les résultats définitifs de cette enquête seront communiqués au grand public le vendredi 9 décembre. Recentrés sur un échantillon représentatif de la jeunesse, ces résultats seront plus fins que les premières tendances que nous avons présentées ici. Un manifeste résumant les apports de cette étude sera de surcroît publié par Générations cobayes.