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27 octobre 2020Mardi 27 octobre, les sénateurs vont voter sur le projet de loi autorisant le retour des néonicotinoïdes, ces insecticides tueurs d’abeilles. Le texte controversé, portant sur une ré-autorisation des pesticides pour la betterave, a été adopté par les députés le 6 octobre dernier.
La mobilisation pour empêcher le retour des néonicotinoïdes se poursuit. Le 26 octobre, le Syndicat des apiculteurs d’Occitanie et Les Faucheurs volontaires d’OGM se sont mobilisés en Haute-Garonne et dans le Tarn-et-Garonne « pour dénoncer l’industrie mortifère des pesticides ». Ils ont manifesté devant les sièges locaux de firmes agrochimiques — Bayer-Monsanto, BASF et Syngenta — avec un « cheval de Troie » symbolisant l’actuel débat sur la ré-autorisation des néonicotinoïdes sur la seule betterave : selon eux, cette loi, si elle est adoptée, permettra aux firmes d’obtenir une ré-autorisation générale des néonicotinoïdes.
Par courriel envoyé à Reporterre, une chercheuse en sciences environnementales — souhaitant rester anonyme — a également exhorté les sénateurs à voter contre ce projet de loi controversé :
Ce n’est pas les agriculteurs que l’on tient à sauver mais bien la filière. Du sucre, du sucre, du sucre ! (…) Cet argument d’une souveraineté alimentaire reposant sur le sucre ne tient tout simplement pas la route. Mangez 5 fruits et légumes par jour. Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé. Tels des enfants en pleine crise du non, le gouvernement et l’Assemblée nationale ont décidé de sauver les Carambar et de bazarder les pommes. Et oui, 75 % de ce que nous mangeons, en majorité des fruits et légumes, dépendent des pollinisateurs. Après être sortis du couloir de la mort grâce à la loi de 2016, les 25 % qui ont survécu à un déclin vertigineux ces 20 dernières années vont de nouveaux être empoisonnés. S’ils tombent, nous tombons avec. 25 raffineries contre les 335 millions de fruits et légumes dont nous avons besoin chaque jour pour vivre sainement, pour vivre tout court. On se demande vraiment comment avec une logique aussi viciée, on serait capable de défendre quoi que ce soit de raisonnable au Parlement européen.
Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs, vos oreilles bourdonnent peut-être mais votre ventre est plein ; il l’a été toute votre vie. Pesez bien votre décision. Car vos petits-enfants pourraient bien ne jamais savoir ce que cela veut dire.