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En brefClimat

Météo France prévoit des températures caniculaires pour la fin du siècle

Cela ne fait plus de doute, le thermomètre va grimper en France. Les conséquences du réchauffement climatique pourraient même être dramatiques d’après de nouveaux modèles réalisés par Météo France et l’institut Pierre Simon Laplace. Trois scénarios ont été élaborés pour la fin du siècle. Le pire prévoit cinq à dix fois plus de canicules d’ici 2100 et des périodes de fortes chaleurs qui pourraient durer un voire deux mois dans le quart sud-est du pays. Les épisodes de sécheresse pourraient augmenter de 30 à 50 % en fonction des scénarios.

Selon Météo France, l’histoire du réchauffement est déjà écrite jusqu’au milieu du siècle. Les températures vont augmenter du fait des gaz à effet de serre déjà stockés dans l’atmosphère. Selon les experts, le réchauffement depuis l’ère pré-industrielle approche déjà un degré et « toutes les observations recueillies à l’échelle planétaire confirment une accélération sans précédent du changement climatique », rappelle Virginie Schwarz dans l’introduction du rapport cité par le journal Le Monde.

Au niveau national, le réchauffement est contenu, dans les trois scénarios étudiés, à environ un degré jusqu’en 2040. Les trajectoires divergent ensuite fortement. Si la hausse est stabilisée autour de +1 °C dans un scénario d’émissions maîtrisées, l’augmentation atteint +2,2°C en moyenne dans le scénario intermédiaire et s’envole à +3,9 °C en moyenne (et +4,5 °C au pire) dans le scénario de fortes émissions.

La neige ne pourrait être qu’un lointain souvenir

Les records absolus enregistrés lors de la canicule de l’été 2019 — avec 46 degrés dans le sud de la France — pourraient alors être souvent dépassés, avec une augmentation des températures estivales moyennes de six degrés. Dans le pire scénario, les épisodes caniculaires seraient ainsi multipliés par dix.

Même dans l’hypothèse d’émissions maîtrisées, le nombre de jours de vagues de chaleur (plus de cinq jours consécutifs à plus de 5 °C au dessus de la moyenne) pourrait doubler. Quant aux « nuits tropicales », où la température ne redescend pas sous les 20 °C, les chercheurs projettent que dans le pire scénario en fin de siècle, « seules les zones de montagne et le littoral de la Manche restent quasi épargnés tandis que l’augmentation atteint 90 jours sur les zones les plus exposées ».

Le rapport révèle aussi que le gel en hiver et la neige pourraient passer au rang de souvenirs. Les projections régionalisées montrent en effet une hausse de la température annuelle moyenne jusqu’à 6 °C sur certaines zones des Alpes et des Pyrénées.

À l’aune de cette publication, des écologistes comme Cyril Dion ont enjoint le gouvernement à rehausser les ambitions de la loi Climat- qui sera présenté en Conseil des ministres le 10 février et discuté à l’Assemblée nationale en mars.

Cette dernière n’est pas à la hauteur des enjeux climatiques selon les membres du Conseil économique, social et environnemental. Ils ont rappelé, fin janvier, que « la France ne se situe pas sur les trajectoires prévues de réduction de ses émissions nationales et de son empreinte carbone, tant au regard de ses engagements internationaux que de ses objectifs nationaux ».

  • Source : Reporterre
  • Photo : Pixabay

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