Chronique — Jardin sans pétrole
Plein de fraises... mais les escargots attaquent le jardin sans pétrole

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Jardin sans pétroleLes fraises abondent au Jardin sans pétrole, et d’autres fruits ne demandent qu’à mûrir. En revanche, de nombreux légumes n’ont pas survécu aux assauts des très nombreux gastéropodes.
Il faut jongler avec les RER, nous faire très petits avec nos vélos dans le wagon, surtout en milieu de semaine quand nous allons arroser les semis et ramasser les fraises. Celles-ci abondent ! Notre plantation s’étend cette année sur près de 10 m2 et les pieds ont pris de la vigueur. Au plaisir de la réussite et de la dégustation s’ajoutent l’économie non négligeable du coût d’une barquette de fraises bio à Paris ainsi que la réutilisation de l’emballage pour les transporter sans les abîmer…
Mais les fourmis et autres gastéropodes nous disputent ce butin qui ne vient pas tout seul, même si le fraisier est une plante vivace. Il faut chaque année mettre de l’ordre dans les stolons qui portent les pieds nouveaux nés, biner et désherber autour, ajouter du compost, et enfin installer un paillage de fougère aigle dès que cette dernière a suffisamment poussée dans l’espace forestier du centre équestre pour être coupée. La fougère est une litière particulièrement intéressante pour les fraises car, en plus de protéger l’humidité dans le sol, elle isole les fruits de la terre sableuse et prévient la pourriture grise. Cette maladie fongique a tendance à proliférer avec l’humidité.

Et de l’humidité nous en avons eu tant et plus ! Avec en avril une mini-canicule qui a stoppé la levée des graines : coriandre, arroche rouge, cressonnette marocaine, carotte, rien n’a poussé. Sans nous décourager, nous avons à nouveau semé… et les haricots, des blancs et des verts, sont sortis de terre, le mesclun aussi. Pour le reste, nous attendons de voir.
Dans le firmament végétal des vieux cerisiers scintillent des points rouges
Depuis cinq ans que nous cultivons ce lopin, jamais nous n’avons eu autant de dégâts avec les gastéropodes, les limaces, bien sûr, mais aussi les escargots, des gros gris bien dodus qui sortent de leur léthargie hivernale et dévorent non seulement les feuilles de rhubarbe, d’oseille, de salade… mais aussi les feuilles des pieds de tomates et les courges. Les barrières de coquilles d’œuf broyées qui les avaient à peu près tenus à distance jusque-là n’ont servi à rien. Des plants de concombre le généreux, de courge Butternut, de chou Mizuna semblent anéantis… Et trop tard maintenant pour recommencer…
J’ajoute de nouvelles coquilles d’œufs, un peu de cendre… Je déplace loin du jardin une bonne dizaine d’escargots et élimine autant de limaces, me demandant très sérieusement si nous ne devrions pas venir de nuit à la fraîche débarrasser ces importuns.

La journée est belle. Il y a des fruits qui ne demandent qu’à croître et à mûrir partout, sur les groseilliers, les cassissiers, le pommier, les noisetiers, les framboises, les ronces, le kiwi, la vigne, le pêcher. Même dans le firmament végétal des vieux cerisiers scintillent des points rouges, si hauts qu’ils semblent réservés aux oiseaux.