Sainte-Soline : 6 militants écologistes en garde à vue

Huit membres des Soulèvements de la Terre avaient été convoqués à la suite de la manifestation anti-mégabassines à Sainte-Soline le 25 mars. - Les Soulèvements de la Terre
Huit membres des Soulèvements de la Terre avaient été convoqués à la suite de la manifestation anti-mégabassines à Sainte-Soline le 25 mars. - Les Soulèvements de la Terre
À l’issue de leur convocation le 28 juin, six des huit militants écologistes qui étaient sommés de s’expliquer sur la manifestation contre les mégabassines du 25 mars 2023 à Sainte-Soline ont été placées en garde à vue, comme ils le craignaient. Le motif « organisation de manifestation interdite sur la voie publique » a été retenu par le parquet de Niort.
Il s’agit du porte-parole de Bassines non merci Julien Le Guet, du porte-parole de la Confédération paysanne des Deux Sèvres Benoît Jaunet, de l’ex-porte-parole national de la Confédération paysanne nationale Nicolas Girod, ainsi que de trois participants des Soulèvements de la terre, dont deux ont déjà subit quatre jours de garde à vue la semaine dernière dans le cadre de la série d’arrestations liées au mouvement et à l’affaire Lafarge.
Les responsables départementaux des Deux Sèvres des syndicats CGT et Sud Solidaires étaient également convoqués, mais uniquement en audition libre. Ils en sont rapidement sortis. « On m’a posé des questions sur la façon dont on déclare les manifestations, et on m’a demandé si je me désolidarisais des violences commises par les manifestants contre les forces de l’ordre », raconte David Bodin, secrétaire général de la CGT des Deux Sèvres, joint par Reporterre. « J’ai répondu que je me désolidarisais des violences commises par l’État contre les manifestants. »
« Nous sommes solidaires de nos camarades placés en garde à vue, et particulièrement inquiets pour Julien Le Guet, qui est encore convalescent et sorti il y a peu de temps d’un séjour de dix jours à l’hôpital », a-t-il ajouté.
« Le tournant autoritaire macroniste est terrifiant »
À l’issue de cette nouvelle, la Confédération paysanne a publié un communiqué dénonçant le « musellement des mouvements sociaux et écologiques » et la tentative « d’intimidation des responsables syndicaux ».
« Le tournant autoritaire macroniste est terrifiant », a aussi réagi la député LFI Clémence Guetté sur Twitter. Avant de rentrer dans la gendarmerie le matin du 28 juin, Julien Le Guet a déclaré à la presse : « On ne va pas laisser passer ça, vous pouvez essayer de couper des têtes, on est encore là pour un sacré bout de temps », comme l’a rapporté le journal L’Alsace.
Des rassemblements de soutien aux convoqués avaient été organisés devant les gendarmeries ce mercredi dans la journée, et ce soir des dizaines de rassemblements sont prévus en France contre la dissolution des Soulèvements de la terre et la « vague de répression ».