Sandrine Rousseau visée par une plainte des chasseurs

Sandrine Rousseau, à Paris, le 1er septembre 2021. - © Mathieu Génon/Reporterre
Sandrine Rousseau, à Paris, le 1er septembre 2021. - © Mathieu Génon/Reporterre
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La Fédération nationale des chasseurs (FNC) porte plainte contre la députée Europe Écologie-Les Verts Sandrine Rousseau pour dénigrement et propos stigmatisants. Selon les informations de L’Obs, l’organisation présidée par Willy Schraen réclamerait 98 879 euros et 40 centimes de dommages et intérêts à l’élue écologiste — soit dix centimes d’euros par détenteur de permis de chasse.
La raison de cette action en justice ? Une déclaration de Sandrine Rousseau, en février, sur le plateau de l’émission de France 2 « Les 4 Vérités ». Suite à la mort d’une randonneuse de 25 ans tuée accidentellement par une chasseuse, la députée avait affirmé : « Ce n’est pas un loisir que d’aller tuer des animaux le week-end avec des fusils. Et par ailleurs […], le reste de la semaine, on peut aussi le braquer contre sa femme. On a vu qu’un féminicide sur quatre est lié à une arme de chasse, un féminicide sur quatre. »
Ses propos s’appuyaient sur un décompte du collectif « Féminicide par compagnon ou ex », montrant qu’un fusil de chasse avait été employé dans un quart des féminicides commis en 2020 et 2021. Des chiffres confirmés par une enquête de Reporterre sur les suicides et les meurtres liés à l’usage d’armes de chasse. Il y a 4,7 fois plus de risques de suicide et 2,7 fois plus de risques d’homicide dans un foyer où il y a une arme à feu que dans un foyer où il n’y en a pas, expliquait le professeur Jean-Louis Terra, chef de service au centre hospitalier psychiatrique du Vinatier à Lyon.
Ces données ne prouveraient cependant rien, selon la FNC : « C’est un gros raccourci, il n’y a évidemment pas que les chasseurs qui possèdent un fusil de chasse », a déclaré à L’Obs Jean-Michel Dapvril, directeur délégué en charge des affaires juridiques. « [Sandrine Rousseau] a le droit d’être anti-chasse, mais affirmer que nous sommes intrinsèquement violents, ça, nous ne l’acceptons pas. Une ligne a été franchie ». Une première audience se tiendra le 21 septembre devant la 17e chambre civile du tribunal de Paris.