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ReportagePolitique

Strasbourg : un « observatoire citoyen » pour évaluer la mairie écolo

Si les militants écolos strasbourgeois refusent de se « positionner en juges », ils n’en entendent pas moins peser sur l’action politique de l’exécutif.

À Strasbourg, élus municipaux et représentants d’une douzaine d’organisations militantes se sont creusé la tête pour mieux évaluer l’action de la mairie écologiste.

Strasbourg, correspondance

Bientôt un « observatoire citoyen » de la mairie de Strasbourg ? C’est en tout cas ce que souhaitent Hop la transition et d’autres associations écologistes de la ville. Lors d’une réunion avec la mairie mercredi 26 avril, les élus municipaux et les représentants d’une douzaine d’organisations militantes se sont creusé la tête pour mieux évaluer l’action de l’exécutif, au regard des trente-sept mesures du Pacte pour la transition signé par la maire Europe Écologie-Les Verts Jeanne Barseghian lorsqu’elle était candidate.

Les associations ne manquent pas d’idées. « Accroître le dialogue entre élus et collectifs » en proposant à l’exécutif de fournir une liste d’élus en charge de chaque thématique afin que les militants puissent leur envoyer leurs questions. Profiter de trois événements organisés par la municipalité ou le monde associatif pour « recueillir la parole citoyenne » sur l’application des différentes mesures du Pacte d’ici fin juillet. « Nous aimerions avoir fini le processus d’évaluation d’ici fin septembre et pouvoir continuer à assurer un suivi sur ces questions tout au long de l’année », détaille Jules Freyermuth, coprésident de Hop la transition.

« Redonner une place à la société civile »

Si les militants refusent de se « positionner en juges », ils n’en entendent pas moins peser sur l’action politique de l’exécutif en « redonnant une place à la société civile » dans son évaluation. La réunion du jour vise d’ailleurs à préparer une « restitution publique » de ce travail de bilan début novembre. « L’objectif, c’est de se mettre d’accord pour échanger ce sur que vous avez fait, les freins rencontrés et détailler certains thèmes plus en profondeur avec le public », explique Tom Baumert, d’Alternatiba Strasbourg, aux élus. « Sortir des discussions technocrates, en somme », acquiesce Suzanne Brolly, adjointe en charge de la ville résiliente. Faire vivre la démocratie locale, aussi.

La mairie, interpellée par une lettre ouverte des associations le 28 février, se plie volontiers au jeu de ce « grand bilan de l’avancée des politiques locales de transition écologique, sociale et démocratique ». Elle énumère les actions déjà menées – végétalisation des écoles, 3 000 arbres plantés dans la ville en trois ans, ouverture de 500 places d’hébergement… Tout en reconnaissant les difficultés auxquelles elle a été confrontée dans la mise en œuvre de sa politique.

3 000 arbres plantés dans la ville en trois ans

« Les résistances sont fortes à tous les niveaux », dit Antoine Neumann, adjoint en charge de l’agriculture urbaine. Et son collègue Guillaume Libsig, adjoint à la vie associative, de rappeler « les attaques quotidiennes » que subissent les élus, accusés d’être « des idéologues ». Autre problème : l’absence de dotations suffisantes de la part de l’État. D’où la deuxième idée issue de cette réunion, celle d’un plaidoyer commun afin d’interpeler le gouvernement sur les attentes des collectivités. « Nous sommes prêts à assurer un rôle de relais à ce sujet », dit Somhack Limphakdy, militante du collectif Pour une sécurité sociale de l’alimentation. « Aujourd’hui, il y a de grandes villes qui sont du même côté de vous, qui rencontrent les mêmes difficultés, avec qui vous pouvez impulser quelque chose. »

Au terme de la réunion, les militants étaient mitigés. Certains, comme Mathilde, militante à Alternatiba Strasbourg, se réjouissent d’avoir pu établir un dialogue avec les élus. D’autres sont plus circonspects. « La frontière entre nous, militants et élus – pour certains d’anciens militants – est peut-être plus mince qu’avec l’ancienne municipalité, dit Léa, de Résistance à l’agression publicitaire Strasbourg. Maintenant, il faut voir si ces discussions sont suivies d’effets. »

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