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En brefÉtalement urbain

Surfaces agricoles et espaces naturels continuent de disparaître en France

Depuis 2006, la France a perdu l’équivalent du département de Seine-et-Marne en surfaces agricoles et en espaces naturels, signale l’Observatoire national de la biodiversité.

C’est l’une des grandes têtes de chapitre du plan biodiversité que Nicolas Hulot compte présenter en juin. L’artificialisation des sols, qui nuit à la vie et à la reproduction des espèces animales et constitue un facteur d’aggravation des crues, poursuit son inquiétante progression dans l’Hexagone. En 2015, pas moins de 56.021 hectares de surfaces agricoles et d’espaces naturels, soit 0,1 % de la surface du territoire métropolitain, ont disparu, avalés par l’urbanisation. « Depuis 2006, la France métropolitaine a perdu 590.000 hectares », s’alarme une récente étude de l’Observatoire national pour la biodiversité (ONB), rapportée par [le quotidien économique Les Echos6>https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0301575587352-surfaces-agricoles-et-espaces-naturels-continuent-de-disparaitre-en-france-2170072.php ;

En à peine dix ans, c’est l’équivalent d’un département grand comme la Seine-et-Marne qui a été perdu pour l’agriculture et les écosystèmes. Ce trou béant dans la biodiversité a été comblé pour près de la moitié par le bitume des routes et des parkings. Un quart l’a été par les nouvelles constructions et un autre quart encore par l’ouverture de décharges et de carrières ou encore l’aménagement d’espaces verts qui, eux aussi, sont des lieux artificialisés.

Un gros tiers (35 %) des surfaces artificialisées résulte du développement de l’habitat individuel, qui participe grandement au mitage des espaces périurbains. Enfin, 13 % relèvent de « l’artificialisation de masse », celle liées à l’aménagement de nouveaux quartiers et centres commerciaux, notamment.

L’artificialisation des sols croît beaucoup plus vite que la population.

Cette déperdition d’espaces naturels est particulièrement marquée en Ile-de-France. Le taux d’artificialisation (21,5 %) y est plus de deux fois supérieur à la moyenne métropolitaine (9,4 %). Mais ce n’est pas là où ce phénomène prend le tour le plus inquiétant aujourd’hui. « L’artificialisation a tendance à s’accélérer sur la façade ouest et sud-ouest, à la différence des zones très urbanisées ou l’utilisation du territoire est plus parcimonieuse », observe Julien Massetti.

Note positive, depuis 2009 la progression de l’artificialisation est moins rapide. « Elle est passée de + 1,9 % entre 2006 et 2009 à + 1,1 % entre 2009 et 2015 », signale l’ONB. Si les espaces agricoles et naturels continuent d’être grignotés, la situation n’a plus rien de commun avec leur consommation quasi boulimique observée jusqu’à la crise financière de 2008. Cette année-là, près de 93.000 hectares de champs et de forêt ont disparu.

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