Violences sexistes : Bayou n’est plus coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée

Julien Bayou le soir du second tour des régionales, juin 2021. - © Amélie Quentel / Reporterre
Julien Bayou le soir du second tour des régionales, juin 2021. - © Amélie Quentel / Reporterre
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Politique Féminisme Violences sexistesAccusé de violences envers une ancienne compagne, le député Europe Écologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou a, mardi 20 septembre, été mis en retrait de ses fonctions de coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, dans l’attente des résultats d’une enquête interne.
La veille, la députée Sandrine Rousseau avait raconté, dans l’émission C à vous de France 5, avoir reçu chez elle une ex-compagne de Julien Bayou, envers qui ce dernier aurait eu des « comportements de nature à briser la santé morale des femmes ».
Dans un communiqué, le groupe d’Europe Écologie-Les Verts a indiqué que la cellule d’enquête du parti avait bien été saisie au mois de juillet pour un signalement concernant Julien Bayou.
La politiste spécialiste des Verts Vanessa Jérôme a précisé que la cellule s’était saisie à la suite d’un courriel, dont elle faisait partie des destinataires, envoyé par l’ancienne compagne de l’écologiste.
Créée après l’affaire Denis Baupin [1], cette cellule d’enquête et de sanction sur le harcèlement et les violences sexuelles et sexistes « ne se substitue pas à la justice, mais permet de libérer et de recueillir la parole, expliquait à Reporterre la porte-parole du parti Eva Sas. Notre souhait est que plus aucune femme ne taise ce qui lui est arrivé. » [2]
EELV a également voulu « assurer du soutien [du parti] à l’égard des victimes des violences sexistes et sexuelles », et « rappeler l’importance d’accueillir, d’écouter et de protéger leur parole ». « Nous tenons à réaffirmer que la cellule d’enquête et de sanction doit continuer son travail en toute indépendance et sérénité. »
Appel à une « relève féministe »
Quelques jours plus tôt, mis sous pression, le député insoumis Adrien Quatennens reconnaissait des violences envers sa compagne et se retirait de ses responsabilités au sein du mouvement.
Plus de 500 militantes féministes, pour certaines issues de partis politiques, ont appelé, dans une tribune publiée mardi 20 septembre dans Libération, à « une relève féministe » : « Les agresseurs et auteurs de violences ne peuvent représenter nos combats politiques et nous refusons catégoriquement de militer avec des hommes auteurs de violences, ou leurs ami·e·s complices. »