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22 h de garde à vue pour des opposants de « la route à Wauquiez »

Les travaux d'emprise de la « route à Wauquiez » septembre 2022, près de Saint-Hostien.

Mercredi 5 octobre, une trentaine de militants du collectif « La Lutte des Sucs » ont tenté de bloquer le chantier de contournement de la RN88 en Haute-Loire. Ce projet soutenu par la région Auvergne-Rhône-Alpes et Laurent Wauquiez, son président, menace 140 hectares de terrains agricole et naturel.

Au cours de cette action « symbolique » et « pacifique », trois opposants ont été arrêtés et placés en garde à vue. Parmi eux, Renaud Daumas, conseiller régional écologiste. Dans un communiqué, la préfecture de Haute-Loire leur reproche d’avoir immobilisé une machine, elle rappelle que ces faits peuvent s’apparenter à « un délit d’entrave au travail » et rappelle les risques encourus, notamment « l’interdiction des droits civiques ».

Le collectif de la lutte des Sucs dénonce « cette intimidation politique envers un élu ». Elle souligne également « la légitimité de cette action » : « Les travaux ont repris alors qu’un jugement est encore en cours, alors que le conseil régional n’a pas acquis les terrains nécessaires et que les mesures compensatoires sont loin d’être réunies. »

« Le projet de déviation de la RN88 piétine le droit environnemental »

Myriam Laïdouni-Denis, conseillère régionale et porteuse de deux recours administratifs contre le projet, ajoute : « Le projet de déviation de la RN88 piétine le droit environnemental. Les recours déposés par notre groupe comme par les associations ne sont pas encore jugés : dès lors, quel autre moyen existe-t-il pour sauver 140 hectares de zones naturelles que tenter de stopper pacifiquement les travaux ? »

Après vingt-deux heures en garde-à-vue — et un rassemblement de soutien au Puy-en-Velay jeudi qui a réuni 120 personnes — les trois militants sont sortis du commissariat. Aucune charge n’a été retenue contre eux mais l’enquête se poursuit. « On va voir comment les investigations évoluent. Pour l’instant, il n’y a pas de réponse pénale », a confirmé le parquet du Puy-en-Velay.

La région Rhône-Alpes, elle, estime que « ce blocage est inacceptable dans notre République ».

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