À Paris, une statue gonflable contre l’impunité des multinationales

La statue gonflable sera déployée dans plusieurs villes d'Europe. - Twitter/Notre affaire à tous
La statue gonflable sera déployée dans plusieurs villes d'Europe. - Twitter/Notre affaire à tous
Une statue gonflable de plus de 10 mètres, représentant la justice poignardée dans le dos, a été installée devant le ministère de l’Économie, à Bercy, le 11 septembre. L’action a été menée à 14 heures par Les Amis de la Terre, ActionAid, CCFD-Terre Solidaire, Notre affaire à tous et Oxfam. Le but : dénoncer les agissements du gouvernement français, accusé de vouloir « vider de son sens » le projet de directive européenne sur le devoir de vigilance.
À travers cette action, les associations et syndicats tentent de sauver l’ambition de cette directive, qui vise à mettre un terme à l’impunité des multinationales européennes en leur imposant une obligation de vigilance générale. Du point de vue climatique, cette loi permettrait notamment d’attaquer les compagnies pétrolières qui continuent de prévoir de nouveaux projets fossiles, et contreviennent ainsi à l’objectif de l’Accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique mondial sous la barre de 1,5 °C.
Alors que les négociations en trilogue — entre la Commission européenne, le Conseil et le Parlement — ont commencé cet été, la France fait pression pour affaiblir différents aspects du texte : elle a notamment poussé le Conseil à adopter une exclusion de facto du secteur financier, comme l’a démontré une enquête de l’Observatoire des multinationales, ce qui empêcherait d’autres pays de tenir légalement responsables des banques comme BNP Paribas, qui financent l’expansion des énergies fossiles.
La France demande également de rejeter les améliorations apportées au texte par le Parlement européen en termes de « renforcement des obligations climatiques et de la responsabilité juridique à y associer », déplorent les associations dans un communiqué.
La présidence espagnole du Conseil de l’UE sera chargée, dans les prochaines semaines, de demander aux États membres ce qu’ils sont prêts à concéder au Parlement, mais aussi leurs lignes rouges. Paris est la première étape d’un tour d’Europe qu’effectuera la statue gonglable dans le cadre de la campagne européenne « Justice is everybody’s business ».