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3 juillet 2019Les blocages du siège d’Amazon à Clichy (Hauts-de-Seine) et de deux de ses sites de Lille (Nord) et Toulouse (Haute-Garonne), organisés conjointement par ANV-COP21, les Amis de la Terre et des Gilets jaunes, se sont achevés mardi 2 juillet en fin d’après-midi. Un nouveau blocage a été tenté mercredi 3 juillet à Toulouse, qui a finalement été levé en début d’après-midi.
À Lille, le blocage du site s’est achevé vers 16 h, selon ANV-COP21 Lille. À Paris, peu après 17 h, les CRS ont commencé à déloger les quelque 420 activistes qui occupaient le siège du groupe depuis 8 h, rapportent les Amis de la Terre. « Nous nous sommes tous retrouvés à l’intérieur pour faire force commune, raconte à Reporterre Sandy Olivar Calvo, d’ANV-COP21. Les gens se sont mis en position de blocage : en chenille, en blocs et attachés aux poteaux et au mobilier avec des chaînes. Les CRS sont arrivés comme des bourrins par les portes de devant et de derrière, ils ont tiré sur les activistes et ont découpé des sacs pour les déloger plus facilement. Les journalistes présents, de Brut, de LCI et d’Arte, se sont fait traiter comme des malpropres, escortés dehors et n’ont pas eu l’autorisation de filmer la fin de l’action. À la fin, il ne restait plus que quelques activistes à l’intérieur qui étaient attachés avec des chaînes ; les CRS ont mis des cartons sur les fenêtres pour qu’on ne puisse pas voir ce qui se passait à l’intérieur. Finalement, nous avons été escortés par petits groupes de dix jusqu’à la station de métro. »
Du côté de Toulouse, un message d’alerte émanant d’ANV-COP21 Toulouse a été publié sur Twitter, qui appelait des renforts en soutien aux activistes en train de se faire déloger. Les derniers activistes ont finalement quitté l’entrepôt vers 18 h 30. D’après ANV-COP21 Toulouse, le blocage a repris ce mercredi 3 juillet vers 5 h du matin. Finalement, cette deuxième journée de blocage s’est achevée vers 13 h, à la suite de tensions avec des salariés d’Amazon.
Ces actions ont été menées pour dénoncer les dégâts environnementaux causés par le groupe (politique expansionniste, construction de vastes entrepôts sur des terres naturelles et agricoles, recours massif aux transports routier et aérien, destruction des invendus, etc.) ainsi que ses pratiques antisociales (clauses de confidentialité imposées aux élus locaux, conditions de travail déplorables, évasion fiscale). En particulier, les organisations écologistes ont demandé à Emmanuel Macron d’interdire les méga-entrepôts en projet à Brétigny-sur-Orne (Essonne), Lyon (Rhône) et Metz (Moselle).
Dans un communiqué diffusé mardi midi, Amazon a estimé ces déclarations « incorrectes ». « Nous payons l’ensemble des impôts requis en France ainsi que dans l’ensemble des pays dans lesquels nous opérons, et supposons que les revendications sont liées aux lois fiscales et non à Amazon, a déclaré l’entreprise. Aujourd’hui, Amazon a annoncé la création de 1.800 nouveaux emplois en CDI dans l’Hexagone en 2019, ce qui fera passer ses effectifs de 7.500 à plus de 9.300 collaborateurs d’ici la fin de l’année. »
Photo : Le dernier blocage à Toulouse. ANV-COP21 Toulouse