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Dans l’Himalaya, le tourisme transforme la montagne en poubelle

En Inde, la région himalayenne du Ladakh est assaillie par les touristes. Sa capitale, Leh, n’a pas les moyens de gérer les amas de déchets générés, qui finissent dans d’immenses décharges à ciel ouvert. Reportage en images.

Leh (Ladakh, Inde), reportage

Capitale du territoire du Ladakh, la ville de Leh est située à 3 500 mètres d’altitude, entre le Pakistan et la Chine. Ancien carrefour de la route de la Soie, elle est entourée de nombreux monastères bouddhistes. Son patrimoine culturel attire les visiteurs. En période estivale, la ville passe de 35 000 à 250 000 habitants.

© Virginie Seiller / Reporterre

Situé entre le Pakistan et la Chine, une grande partie du territoire dépasse les 3 000 mètres d’altitude. Il est dominé au nord par les montagnes du Karakoram, au sud par l’Himalaya et à l’ouest par le Pir Panjal.

© Louise Allain / Reporterre

Le Ladakh fut longtemps fermé au tourisme, et s’est ouvert dans les années 1980. Région minérale aux paysages lunaires, la région est également appelée « Petit Tibet » en raison de sa proximité culturelle et linguistique avec son voisin bouddhiste.

La ville de Leh compte environ 30 000 habitants, une population qui septuple en été. © Virginie Seiller / Reporterre

À la sortie de Leh, la route carrossable la plus haute du monde qui mène au col du Kardung, à 5 600 mètres d’altitude, est jonchée de déchets sur une dizaine de kilomètres. Le développement du tourisme va de pair avec celui du réseau routier.

À la sortie de Leh, la route carrossable la plus haute du monde qui mène au col du Kardung, à 5 600 m d’altitude, jonchée de déchets sur une dizaine de kilomètres. © Virginie Seiller / Reporterre

À Leh, touristes et habitants jettent leurs détritus à même le sol, sur lequel les éboueurs les ramassent. Les circuits de recyclage des déchets ne fonctionnent pas.

À Leh, les gens jettent leurs détritus à même le sol. Ce sont les éboueurs qui les ramassent. © Virginie Seiller / Reporterre

Les déchets sont devenus un sujet important. À tel point que les écoles organisent des campagnes de sensibilisation contre la pollution plastique, comme ici à Leh.

À Leh, une campagne contre le plastique, organisée par une école et peinte par les élèves. © Virginie Seiller / Reporterre

Dolkar est employée de l’échoppe Dzomsan, où l’on peut venir remplir sa gourde avec de l’eau filtrée. Un moyen d’inciter les habitants à recycler plutôt que d’acheter des bouteilles en plastique.

À l’échoppe Dzomsan, on peut remplir sa gourde avec de l’eau filtrée. © Virginie Seiller / Reporterre

À la sortie de la ville de Leh, les déchets s’amoncellent dans cette cuvette. De nombreux animaux, dont ces ânes, viennent régulièrement les manger.

À la sortie de la ville de Leh, les déchets s’amoncellent dans cette cuvette. De nombreux animaux, dont ces ânes, viennent régulièrement les manger. © Virginie Seiller / Reporterre

Des gigantesques décharges, comme celle de Choglamsar, dans le district de Lehk, grandissent à l’abri des regards en périphérie de la zone urbaine. Le « Bomb Guard » de Chomglamsar est un immense terrain recouvert de déchets, qui s’accumulent depuis des années.

© Virginie Seiller / Reporterre

Cette décharge est envahie par les chiens sauvages, agressifs et affamés, rendant l’accès au site particulièrement dangereux.

Cette décharge est envahie par les chiens sauvages, agressifs et affamés, rendant l’accès au site particulièrement dangereux. © Virginie Seiller / Reporterre

Les camions viennent décharger leurs ordures à la sortie du village de Stok. Les déchets sont régulièrement recouverts de terre et de sable, jusqu’à ce qu’une nouvelle couche d’ordures y soit superposée.

Rigzin (à droite), habitant du Ladakh. © Virginie Seiller / Reporterre

Rigzin, habitant de Sumoor, dans la vallée de la Nubra : « Évidemment, nous n’aimons pas que ces déchets jonchent la montagne. Je vis moi-même du tourisme, et ce n’est pas la plus belle image que nous pouvons donner aux visiteurs. Mais nous n’avons aucune solution pour les faire disparaître. Alors, de temps en temps, nous les brûlons. »

Les camions viennent décharger leurs ordures à la sortie du village de Stok. Les déchets sont régulièrement recouverts de terre et de sable, jusqu’à ce qu’une nouvelle couche d’ordures y soit superposée. © Virginie Seiller / Reporterre

Il existe pourtant des centres de recyclage à Leh, comme ce bâtiment récent à la sortie de la ville, accessible par une route refaite à neuf et jamais empruntée, qui serpente à travers la montagne. Selon une source locale, il n’est pas en activité.

Au détour d’une route refaite à neuf, une déchetterie semble fermée depuis longtemps au vu des déchets qui s’accumulent tout autour. © Virginie Seiller / Reporterre

Dans la vallée voisine de la Nubra, à la sortie du village de Sumur, les poubelles s’amoncellent autour d’un bâtiment neuf censé, selon notre source, accueillir un incinérateur depuis un an…

Sur les bords de l’Indus, source importante d’eau douce pour les Ladakhi dans cette région désertique. © Virginie Seiller / Reporterre

À la sortie de la ville de Choglamsar, près de Leh, les rives de l’Indus sont envahies de plastiques et d’ordures. L’Indus constitue une réserve importante d’eau douce pour ce territoire désertique. La plupart des maisons ne disposent pas d’eau courante, et dans beaucoup de villages il faut encore aller remplir ses réservoirs.

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