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Dans le Gard, le sabotage d’un pylône vise l’industrie chimique

Les saboteurs s'en sont pris à un pylône électrique alimentant le site pétrochimique.

Les saboteurs ne lésinent plus sur les moyens. Un groupe de « résistant.es » revendique, dans un communiqué anonyme reçu par Reporterre, la dégradation d’une installation électrique dans la région d’Alès (Gard) : « Nous avons saboté le pylône 225 000 volts de la ligne principale qui approvisionne en électricité le pôle chimico-industriel de Salindres (entreprise Arkema et d’autres) », annoncent les auteurs du message.

Pour ces militants, il faut « s’attaquer aux entreprises qui empoisonnent la terre » par des occupations, des manifestations ou des sabotages. À Salindres, le site industriel était « trop bien protégé », expliquent-ils. Ils ont donc choisi de couper l’alimentation électrique du site. Les saboteurs dénoncent la présence et les pollutions du géant de la pétrochimie Arkema, une firme issue de la branche chimie du groupe Total. Sur son site Internet, la société Arkema ne mentionne aucun site de production dans le Gard. En revanche, les firmes chimiques Solvay - récemment épinglée pour sa production de perfluorés - et Rhodia, disposent bien d’unités de production sur le site chimico-industrielle de Salindres.

Contacté par Reporterre, le Réseau de transport d’électricité (RTE) confirme que des « actes de malveillance ont été commis sur des installations », à proximité d’Alès. « Nos équipes sont intervenues pour réparer le pylône qui avait fragilisé la ligne électrique. Celle-ci alimentait en partie la ville d’Alès ainsi que le site industriel », précise la porte-parole de RTE. Aucune coupure de courant n’a été rapportée.

Et aujourd’hui, il n’y a « pas de risques pour la sécurité des tiers, ni pour l’alimentation électrique de la zone ». RTE condamne fermement « ce type d’actions qui mettent en péril la sécurité des personnes et qui peuvent entraîner des coupures d’électricité » et a initié « une procédure pour porter plainte ».

Plusieurs actions contre Arkema ces derniers jours

Ces derniers jours, plusieurs actions de désobéissance civile ont visé le géant de la pétrochimie Arkema. Le 17 décembre, des militants d’Extinction Rebellion se sont introduits sur le site de Pierre-Bénite (Rhône) dans la vallée de la chimie pour dénoncer la pollution environnementale induite par les activités de l’entreprise. Avec des banderoles, les militants ont accusé l’entreprise pétrochimique de produire depuis 1960 des perfluorés, ce « polluant éternel », et de déverser ses déchets toxiques dans le Rhône.

En parallèle, une autre action était menée devant le bâtiment de la DREAL, à Lyon. Extinction Rebellion demande l’arrêt total de la production de polluants éternels ainsi que des rejets d’eau usagée dans le Rhône, et la dépollution complète du site et de ses alentours au frais d’Arkema, ainsi que le dédommagement des victimes. Selon Le Figaro, 20 interpellations ont eu lieu suite à ces actions.

En mai dernier, une émission d’Envoyé spécial et de Vert de rage ont mis à jour une pollution massive aux perfluorés dans la région de Lyon, après qu’une équipe de chercheurs indépendants ait mesuré les taux de perfluorés dans l’air, les sols, l’eau du Rhône, l’eau potable de la région lyonnaise et dans le lait maternel de jeunes mamans exposées. Notre Affaire à Tous–Lyon avait aussi déposé deux référés environnementaux contre Arkema France et Elkem Silicones France LKEM pour avoir enfreint le droit de l’environnement et dépassé les seuils de pollution autorisés.

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