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En brefClimat

Depuis ce matin, la France est à « découvert climatique »

À partir de ce jeudi 5 mars, la France est à « découvert climatique ». C’est-à-dire que « la France a émis autant de gaz à effet de serre en neuf semaines qu’elle devrait le faire en un an pour atteindre ses objectifs », a expliqué Cécile Ostria, directrice générale de la Fondation Nicolas Hulot, lors d’une conférence de presse organisée à La Base mercredi 4 mars par les associations requérantes de L’Affaire du siècle : Notre affaire à tous, la Fondation Nicolas Hulot, Oxfam France et Greenpeace France.

La France s’est fixée comme objectif, avec la loi Énergie-climat de 2019, d’atteindre la neutralité carbone en 2050. À cet horizon, elle devra atteindre un point d’équilibre entre les quantités de gaz à effet de serre émises et leur retrait de l’atmosphère.

« 75 % de l’effort doit venir des politiques publiques »

« Nous avons donc trente ans pour atteindre l’objectif et retarder ce jour du dérèglement climatique jusqu’au 31 décembre », affirme Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Sauf que, selon lui, la trajectoire actuelle est très insuffisante puisqu’« en quatre ans nous n’avons gagné que deux jours. À ce rythme, la neutralité carbone sera atteinte en 2085 ». C’est pourquoi il appelle à « poursuivre la mobilisation » citoyenne pour faire pression sur les décideurs.

Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam, rappelle que « nous savons ce qu’il faut faire et combien ça coûte, il ne manque que la volonté. L’objectif de l’Affaire du siècle c’est de contraindre à la volonté par la mobilisation ». Elle affirme en effet que « 75 % de l’effort doit venir des politiques publiques » et que même « si tous les citoyens étaient exemplaires, le jour du dérèglement serait atteint le 20 mai ».

Pourtant, « la chute drastique de la pollution en Chine pour des raisons sanitaires » montre qu’il n’est pas impossible pour les gouvernements de réduire de manière conséquentes les émissions de gaz à effet de serre, estime Marine Denis, porte-parole de Notre affaire à tous.

Pour obtenir ces résultats, les associations ont commandé une expertise au cabinet de conseil indépendant Carbone 4. Celui-ci a réalisé une projection en appliquant aux émissions de 2017 le taux moyen de baisse annuelle des émissions sur la période 2011-2017. Enfin, ce calcul se limite aux objectifs et contraintes que s’est fixé l’État dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone. Il ne prend donc pas en compte les émissions importées, ni celles liées aux trafics aériens et maritimes.

  • Source : Guillaume de Maisoncelle / Reporterre

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