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En brefForêts tropicales

Dernier représentant de son peuple, « l’homme du trou » est mort au Brésil

«L’homme du trou», filmé lors d’une mission de surveillance gouvernementale.

« L’homme du trou », dernier survivant d’un groupe ethnique d’Amazonie brésilienne, a été retrouvé mort le 23 août dernier. Il avait vécu dans un isolement complet ces 26 dernières années, après la décimation de sa tribu dans les années 1970. 

Avec son décès, c’est donc tout un peuple de l’ouest amazonien qui disparaît. « Aucune personne extérieure ne connaissait le nom de cet homme, ni même beaucoup de choses sur son peuple et avec sa mort, le génocide de son peuple est terminé, a déclaré Fiona Watson, directrice de Survival, dans un communiqué. Car il s’agit bien d’un génocide : l’élimination délibérée d’un peuple entier par des éleveurs de bétail avides de terres et de richesses. »

Connu sous le nom de « l’homme du trou » pour son habitude de construire des trous profonds pour se cacher ou piéger des proies, il résistait à tout contact avec l’extérieur.

Le territoire de Tanaru où il vivait, constitue « un petit îlot de forêt — pour le moment encore protégé — dans une mer de vastes fermes à bétail, dans l’une des régions les plus violentes du Brésil », selon Survival. Dans les années 1970, des éleveurs brésiliens illégaux en quête de terres ont distribué à son peuple de la mort-aux-rats ; vingt ans plus tard, des mineurs ont massacré ce qui restait de la tribu. « L’homme du trou » fut le seul à en réchapper.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, les droits et les terres des peuples autochtones ont été régulièrement menacés.

« Si le président Bolsonaro et ses alliés de l’agro-industrie parviennent à leurs fins, cette histoire se répétera encore et encore jusqu’à ce que tous les peuples autochtones du pays soient anéantis », a déclaré Fiona Watson. L’élection présidentielle brésilienne, prévu pour le 2 octobre, pourrait changer la donne. Jair Bolsonaro y affrontera l’ancien président Lula.

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