Des scientifiques dénoncent les « manipulations » sur les perturbateurs endocriniens
Mardi 29 novembre, une centaine de scientifiques européens et américains ont dénoncé, dans une tribune publiée par Le Monde (article payant), les « intérêts industriels » qui « déforment délibérément des preuves scientifiques » pour empêcher la réglementation des perturbateurs endocriniens.
« Le projet d’établir une réglementation de ce type dans l’Union européenne est activement combattu par des scientifiques fortement liés à des intérêts industriels, produisant l’impression d’une absence de consensus, là où il n’y a pourtant pas de controverse scientifique », estiment les signataires.
Cette méthode de la « manufacture du doute » – déformer délibérément des preuves scientifiques pour créer une fausse impression de controverse – est régulièrement utilisée lorsque des découvertes scientifiques touchent « de puissants intérêts industriels », soulignent les scientifiques.
Selon eux,« la très grande majorité des scientifiques activement engagés dans la recherche des causes [de l’augmentation des maladies en lien avec le système hormonal] s’accordent pour dire que plusieurs facteurs y contribuent, dont les produits chimiques capables d’interférer avec le système hormonal », les fameux perturbateurs endocriniens.
Alors que la seule solution pour enrayer ces effets est de « prévenir l’exposition aux produits chimiques à l’aide d’une réglementation plus efficace », les signataires se disent préoccupés par les options réglementaires que propose Bruxelles.
La publication de cette tribune intervient alors que l’Union européenne peine à se mettre d’accord sur une définition des perturbateurs endocriniens, qui doit permettre d’encadrer leur utilisation.
Les signataires appellent à la constitution d’un groupe d’experts placés sous les auspices de l’ONU, à l’instar du GIEC créé pour l’étude du climat, pour « mettre la science à l’abri de l’influence des intérêts privés ».
- Source : France Info.