EDF lance un appel d’offres pour de nouveaux EPR en France

EDF a lancé un appel d’offres pour la construction de deux nouveaux EPR en France, vendredi 21 septembre. L’appel, publié au Journal officiel de la Commission européenne, porte sur « la réalisation du génie civil principal d’une paire d’unités de production d’électricité de type EPR 2 en France », selon les informations de BFM Business. Soit, concrètement, de tous les bâtiments de la centrale hors réacteur.
Dans son appel d’offres, EDF précise que ces deux nouveaux réacteurs seront installés sur un des sites nucléaires en exploitation en France. « Selon plusieurs sources, le site qui est visé est celui de Penly, en Normandie », indique BFM Business. Selon la chaîne, entre trois et quatre candidats sont attendus sur ce projet, notamment les spécialistes français des travaux publics Vinci, Eiffage et Bouygues. Ce nouveau modèle EPR 2 coûterait 5 milliards d’euros, pour un coût de production de l’électricité de 70 euros par mégawattheure, selon les chiffres d’EDF.
Problème, en janvier dernier, le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a repoussé à mi-2021 la décision de construire de nouveaux EPR. D’ici-là, le gouvernement a prévu un programme de travail complet visant à démontrer la capacité de la filière à bâtir de nouvelles installations à des coûts raisonnables. Déjà, en août 2018, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait d’attendre la fin du chantier de l’EPR de Flamanville pour prendre la décision d’en construire de nouveaux. Mais pour EDF, si les nouveaux EPR devaient démarrer à partir de 2030 pour atteindre 50% de production électrique d’origine nucléaire en compensant la fermeture des réacteurs actuels, il faut lancer les projets dès aujourd’hui et démarrer les chantiers dès 2023. En juillet 2019, il a même demandé un audit sur la filière EPR.
Cet appel tombe dans un contexte particulièrement difficile pour EDF. Mercredi 25 septembre, l’électricien a annoncé un nouveau retard et plusieurs milliards d’euros de surcoûts pour le chantier des EPR d’Hinkley Point. Quant à l’EPR de Flamanville, sa mise en service ne devrait pas intervenir avant fin 2022, le temps de réparer des soudures défectueuses — un nouveau défaut qui pourrait faire grimper le coût total du projet à 13 milliards d’euros. Pour rappel, le chantier de l’EPR de Flamanville a commencé en 2007 et devait être achevé en 2012, pour un coût total de 3,5 milliards d’euros.
- Source : BFM Business
- Photo : Vue aérienne de la centrale nucléaire de Penly, en Normandie. Crédit Remi Mathis (Wikipédia)