Elles se mettent en cage pour alerter sur le sort des animaux

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Animaux Agriculture LuttesMercredi, à Paris, le CIWF a lancé une initiative citoyenne européenne pour faire interdire l’élevage en cage. Hommes et femmes politiques de tous bords ont pris la parole, quand des militants ont sensibilisé les passants au sort des animaux en s’enfermant dans des cages.
- Paris, reportage
Dans la matinée du 10 octobre, place de la République, le CIWF (Compassion in World Farming) a lancé une initiative citoyenne européenne, une première en France, pour faire interdire l’élevage en cage. Si l’initiative recueille en un an un million de signatures de citoyens de l’Union européenne venant d’au moins sept pays membres, la Commission européenne sera dans l’obligation de prendre position sur cette question.
Au milieu des hommes et des femmes en cage, plusieurs personnages publics ont décidé d’élever la voix. Parmi eux les eurodéputés Yannick Jadot (Europe Écologie Les Verts), Guillaume Balas (Génération.s), les députés Éric Diard (Les Républicains), Bastien Lachaud (France insoumise), Anne-Laurence Petel (la République en marche) et Olivier Falorni (non inscrit). « Prendre en compte le bien-être animal n’est plus une option, c’est devenu une nécessité tant économique, environnementale que sociétale », a affirmé Claire Hincelin, responsable de communication de CIWF France.
« C’est mauvais pour notre santé et abominable pour les animaux ! »
99 % des truies, 97 % des poules et 69 % des lapins élevés en France le sont comprimés dans des cages bien trop minuscules. Ces conditions de vie affaiblissent les animaux, également gorgés d’antibiotiques et qui se retrouvent dans nos assiettes. Selon Yannick Jadot, « c’est la négation de la sensibilité des animaux et à travers cette négation, on retrouve la négation de notre humanité, avec la résistance aux antibiotiques, la malbouffe et la disparition des éleveurs. C’est mauvais pour notre santé et abominable pour les animaux ! »

Cette négation de la sensibilité des animaux a des conséquences sur la biodiversité, puisqu’elle est également en partie responsable de l’extinction des espèces et de la destruction de la végétation. En Amérique latine, des forêts sont rasées pour installer d’immenses parcs animaliers ou pour cultiver des champs de soja, à seule fin de fournir de l’alimentation pour bétail.
« La France se contente d’appliquer au minimum les réglementations européennes », explique Claire Hincelin, alors que d’autres pays vont de l’avant : la Belgique, par exemple, s’est engagée à faire disparaître l’élevage en cage en 2025. La Suède et le Danemark ont interdit cette pratique pour les truies et, au Luxembourg, ce sont les poules qui bénéficient d’une remise de peine.
L’initiative citoyenne a donc été lancée. Le CIWF demande aussi aux Français d’écrire au Commissaire européen chargé de la sécurité alimentaire, de solliciter leur gouvernement et, surtout, d’acheter des produits d’élevage hors cage.




