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En brefÉnergie

En 6 mois, TotalÉnergies a engrangé plus de 10 milliards d’euros de bénéfices

La tour Total Michelet à La Défense, à Puteaux.

Les sommes donnent le tournis : jeudi 28 juillet, TotalÉnergies a annoncé avoir engrangé un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros) au deuxième trimestre (soit en tout 10,4 milliards d’euros de résultat net au premier semestre 2022, le résultat net ajusté atteignant la somme de 18,8 milliards de dollars, soit 18,4 milliards d’euros). Cela représente plus du double de son bénéfice net enregistré au même trimestre en 2021.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, et la hausse des cours du pétrole et du gaz qui a été l’un des corollaires de cette guerre, a très clairement enrichi la multinationale française — laquelle n’a par ailleurs pas payé d’impôts sur les sociétés en France en 2019 et 2020, comme l’a révélé cet article de l’économiste Maxime Combes publié sur Basta !. Le groupe britannique Shell n’est pas en reste : la compagnie pétrolière a multiplié par cinq son bénéfice net, porté à 18 milliards de dollars, au deuxième trimestre de 2022.

Ces bénéfices records ont été annoncés alors que l’inflation dans l’Hexagone ne cesse d’augmenter et alors même que la question des « superprofits » des multinationales, notamment pétrolières, vient d’être débattue à l’Assemblée nationale.

Le ministre de l’Économie a rejeté en bloc toute idée de taxe

Samedi 23 juillet, les députés ont rejeté de peu (96 voix pour, 114 contre), au grand dam de la gauche notamment, l’idée d’instaurer une taxe sur ces « bénéfices exceptionnels ». Face à des parlementaires de l’opposition demandant une « taxe exceptionnelle de 25 % sur les superprofits », le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déclaré se « méfier » de l’expression « superprofits », et a rejeté en bloc toute idée de taxe. De son côté, TotalÉnergies a annoncé le 22 juillet une remise de 20 centimes d’euros par litre de carburant à la pompe dans toutes ses stations-service, entre septembre et novembre.

Mais comme le souligne Contexte, le débat devrait continuer au Sénat : jeudi 28 juillet, le groupe Union centriste de la chambre haute du parlement a déposé un amendement visant à « instituer une contribution exceptionnelle de solidarité sur les superprofits ». L’idée : que les entreprises dont le bénéfice net aurait été en 2021 supérieur de 20 % à la moyenne des années 2017, 2018 et 2019 se voient appliquer une contribution à hauteur de 20 %, « calculée sur la différence entre les deux montants ». Le sujet sera discuté par le Sénat à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances rectificative pour 2022 (adopté par l’Assemblée nationale le 27 juillet) qui débute le 1er août. Pour rappel, TotalÉnergies est le plus gros pollueur de France.

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