En Antarctique et en Arctique, des chaleurs dépassant toutes les prévisions

Antarctique. - Pixabay/CC/heidemsy
Antarctique. - Pixabay/CC/heidemsy
Avec la fin de l’été austral, l’Antarctique connaît habituellement une chute rapide des températures, pour s’établir aux alentours de -48 °C. Depuis quelques jours, le continent enregistre pourtant des températures record, avec un pic à 40 °C au-dessus des normales de saison les 18 et 19 mars.
« À la base Concordia [la station de recherche franco-italienne située sur le continent glacé], la température maximale définitive [le] 18 mars [était] de -11,5 °C, record absolu tous mois confondus battant les -13,7 °C du 17 décembre 2016, a indiqué sur Twitter Étienne Kapikian, prévisionniste chez Météo-France. Et le record mensuel a été pulvérisé de plus de 16 °C. » Le précédent record avait été enregistré en 2013, à -27,9 °C.
Winds and temperature at 850 hPa, 18 UTC 17 March 2022, showing intrusion of unusually warm air over Antarctica.
animatinoo from https://t.co/1HnaYW59zf pic.twitter.com/g1W7Ws2xL8
— Dr. Mathew Barlow (@MathewABarlow) March 21, 2022
Au même moment, de l’autre côté du globe, le mercure a aussi dramatiquement grimpé, pour atteindre 30 °C au-dessus des normales saisonnières en Arctique. Des records ont aussi été enregistrés en Norvège ou au Groenland, rapporte The Guardian. « Ces températures dépassent toutes les prévisions des météorologues », a précisé le climatologue Michael Mann au quotidien anglais.
« Les modèles ont réussi à bien prédire le réchauffement global, mais les événements extrêmes dépassent largement nos projections. Il est urgent d’agir », a-t-il alerté. Les scientifiques craignent des événements en cascade. En fondant, la glace arctique laisse place à une mer sombre, qui absorbe davantage la chaleur. Conséquence : le réchauffement pourrait s’accélérer. Côté Antarctique, la fonte des glaces — qui reposent sur le continent — pourrait amplifier la hausse du niveau marin.
Ces nouvelles inquiétantes surviennent quelques jours après la publication d’une étude dans Nature, qui alertait sur la fonte des tourbières à pergélisol dans le nord de la Suède, la Finlande, la Norvège et la Sibérie. Celle-ci pourrait atteindre un « point de bascule » et libérer des milliards de tonnes de carbone.