En privé, Édouard Philippe démonte la convention citoyenne pour le climat

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Climat Politique Convention citoyenne pour le climatIl y a le côté face et le côté pile. Officiellement, le Premier ministre, Édouard Philippe s’est réjouit des résultats de la convention citoyenne pour le climat qui a remis au gouvernement 149 propositions pour engager la transition écologique. Le Premier ministre a même vanté ses mérites à l’Assemblée nationale.
Je me félicite de l'enthousiasme à l'égard de la Convention citoyenne pour le climat, une initiative voulue par le président de la République et une expérience originale jamais tentée au niveau national. Le Gouvernement accueille ce débat avec sérénité et enthousiasme. pic.twitter.com/uz8wkVAA2V
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) June 23, 2020
En privé, c’est une autre affaire. Selon une information du Canard enchaîné, Édouard Philippe aurait torpillé les mesures préconisées par les 150 citoyens tirés au sort. Lors du traditionnel petit-déjeuner de la majorité, mardi 23 juin 2020, le Premier ministre a laissé exploser sa colère contre l’idée d’un référendum.
Les propositions de référendums sur les modifications constitutionnelles reprises par Jadot, c’est l’ignorance même de la Constitution. La proposition de Jadot de faire un référendum sur tout ce qui est d’ordre constitutionnel ignore le droit constitutionnel lui-même. [...] Ceux qui demandent que l’on soumette directement au référendum les propositions de la Convention ignorent qu’il y a quand même un Parlement, dans une démocratie. »
Le Premier ministre a aussi critiqué la proposition d’inscrire dans la Constitution le crime d’écocide :
Ce serait la meilleure façon pour que n’importe quelle association, lobby ou citoyen ait la possibilité de saisir le juge pour faire arrêter une activité humaine, une entreprise, une association et même son voisin. »
L’inscription de la « préservation de l’environnement » dans la Constitution serait une façon pour lui de « limiter les libertés individuelles à la responsabilité environnementale ». « Ce qui signifie que, dans ce cas-là, on vivrait dans un pays restrictif des libertés sur la base d’une notion floue. […] Moi, je ne souhaiterais pas vivre dans un monde comme ça », a-t-il asséné.
On peut être circonspect car la Convention a repris telles quelles un certain nombre de dispositions qui préexistaient dans les associations écologistes alors qu’on était en droit d’attendre qu’elle prenne en compte les complexités et les contraintes. Car, gouverner, c’est choisir, et c’est surtout savoir concilier les contraintes. »
Le président de la République s’est engagé à répondre aux citoyens de la convention citoyenne lundi 29 juin.
- Source : Le Canard enchaîné
- Photo : Wikipédia