Énergies renouvelables : la France est en retard

- Pxhere/CC0
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La France est en retard sur le déploiement des énergies renouvelables électriques. C’est ce que révèle l’édition 2021 du baromètre annuel de l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) et de l’Agence de la transition écologique (Ademe), publié le 25 janvier.
La filière éolienne est particulièrement à la peine : fin septembre 2021, la puissance installée de l’éolien terrestre s’élevait à un peu plus de 18,5 gigawatts (GW), soit à peine 1 GW de plus que l’année précédente. Ce chiffre est deux fois inférieur aux objectifs de la feuille de route énergétique du pays voté en 2020. « L’éolien terrestre est de plus en plus en retard sur sa trajectoire de développement », notent les experts. L’objectif, rappellent-ils, était d’atteindre 24,1 GW de puissance installée d’ici à fin 2023.
La situation n’est guère plus reluisante pour l’éolien offshore. Fin 2021, la puissance installée s’élevait à 263 mégawatts (MW). Pour atteindre ses objectifs, la France devrait atteindre 2 400 MW en 2023 pour l’éolien posé en mer. « Les mises en service des parcs des deux premiers appels d’offres devraient permettre à la filière de respecter l’objectif », espèrent cependant les auteurs. « L’enjeu est désormais de respecter le rythme des futurs appels d’offres annuels. »
Le solaire photovoltaïque éclaircit ce bilan. Selon ce rapport, la filière devrait dépasser cette année les 2 GW de puissance supplémentaire raccordée. Une première dans son histoire. « Le décollage tant attendu de la filière semble avoir lieu, se réjouissent les experts. Alors que le rythme de progression du parc national stagnait autour du gigawatt depuis près de dix ans, 2021 montre une croissance qui commence à être en phase avec la feuille de route affichée pour le photovoltaïque par la programmation pluriannuelle de l’énergie. » La marche à franchir reste cependant haute. Fin septembre, la puissance installée ne s’élevait qu’à 13 GW. Fin 2023, elle devrait atteindre 20,1 GW, et entre 35,1 et 44 GW d’ici 2028. « Il faudra conserver, voire renforcer la dynamique actuelle pour y parvenir », notent les experts.
Cela est d’autant plus important que les scénarios énergétiques publiés par RTE, Négawatt et l’Ademe cette année ont tous mis en avant la nécessité de déployer massivement les renouvelables. Sans cela, la France pourrait ne pas atteindre la neutralité carbone en 2050.