Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefPollutions

Fast-food : des polluants PFAS dans les emballages

L’association Générations futures rappelle qu’elle réclame l’interdiction de tous les PFAS dans les emballages alimentaires.

Comment rendre les emballages en carton des burgers et des frites résistants à la graisse ? En utilisant des PFAS, ces substances perfluorées dont la toxicité est désormais largement dénoncée. Ils seraient omniprésents dans les emballages de fast-food utilisés en France, selon une nouvelle étude publiée le 4 août 2023 et menée par des chercheurs espagnols et Jacob de Boer, spécialiste néerlandais du sujet. Générations futures, qui révèle ces résultats, avait déjà pointé ce problème avec plusieurs ONG européennes en 2021.

Entre septembre et novembre 2021, les chercheurs ont collecté quarante-sept emballages contenant des frites, hamburgers ou autres nuggets, issus de différents restaurants fast-food. Ils ont recherché quarante composés perfluorés, comprenant des PFAS à chaînes longues bien connus (PFOA, PFOS) mais aussi des PFAS à chaînes plus courtes et des précurseurs.

Une interdiction déjà en vigueur au Danemark

Trois composés ont été retrouvés dans tous les emballages : le PFHxA, le 6:2 FTS et le 6:2/6:2 diPAP. Les fréquences de détection sont très importantes. Seules 2 substances sur 40 n’ont été détectées dans aucun emballage. Or, les PFAS contenus dans les emballages peuvent être une source de contamination des aliments. Les auteurs mettent l’accent sur un groupe particulier de PFAS appelés « PAP » (polyfluoro alkyl phosphate esters) qu’ils ont retrouvés aux concentrations les plus fortes. « Ces PFAS sont des précurseurs et peuvent se dégrader en PFAS à chaîne longue, comme le PFOA ou le PFOS dont la toxicité pour l’homme est avérée », explique Générations futures.

L’association rappelle qu’elle réclame l’interdiction de tous les PFAS dans les emballages alimentaires. « Ce type d’interdiction est déjà en vigueur au Danemark, déclare Pauline Cervan, toxicologue et chargée de mission scientifique et réglementaire chez Générations futures. Plusieurs projets de loi visant à interdire les PFAS dans les emballages alimentaires ont été déposés ces derniers mois en France. Toutefois, le gouvernement ne semble pas pressé d’agir et préfère attendre la mise en place d’une restriction au niveau européen qui devrait mettre plusieurs années avant de voir le jour. »

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois d’octobre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende