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Les dentifrices bientôt débarrassés du dioxyde de titane ?

Aujourd'hui, la plupart des dentifrices ne contient plus de dioxyde de titane.

Les fabricants de dentifrices auraient-ils pris conscience du danger, cédé à la pression des ONG ou anticipé une future interdiction ? Quelle que soit la raison, la plupart d’entre eux n’utilise plus de dioxyde de titane (TiO2) dans leurs produits, constate avec satisfaction Avicenn. L’Association de veille et d’information civique sur les enjeux des nanosciences et nanotechnologies a publié le 18 juillet la liste d’une cinquantaine de dentifrices qui ne contiennent plus de TiO2, alors qu’ils en contenaient encore il y a deux ans.

Les scientifiques alertent depuis des années sur une potentielle toxicité de cet additif. Interdit dans les aliments depuis 2020, il est toujours autorisé comme colorant dans les dentifrices. « Les nanoparticules de TiO2, elles, ne sont pas autorisées comme colorant », rappelle Avicenn. Mais il reste difficile d’établir la taille exacte des particules. En 2019, un laboratoire saisi par l’association Agir pour l’environnement avait mis en évidence la présence de dioxyde de titane à l’échelle nanométrique dans un dentifrice pour enfants de la marque Signal. Or, les nanoparticules de dioxyde de titane peuvent passer directement par les muqueuses de la bouche, comme l’a démontré récemment une étude de l’Inrae.

Les marques bio ont déjà sauté le pas

Depuis 2019, Agir pour l’environnement dénonce l’utilisation de cet additif dans les dentifrices, d’autant plus que son utilité — blanchir la pâte — paraît très secondaire au regard des potentiels risques. À travers un site participatif, elle a fait pression pour que les fabricants renoncent à cette substance. Une opération qui semble donc avoir payée, comme le montre le bilan dressé par Avicenn.

Outre la cinquantaine de références débarrassées de cet encombrant additif, l’organisation constate que de très nombreux nouveaux dentifrices ont été formulés sans TiO2 dès leur première mise sur le marché. Quelques dentifrices de marques qui se sont formellement engagées dans une démarche de suppression (par exemple Fluocaril, Signal ou Vademecum) contiennent encore du TiO2. « Probablement des stocks d’anciens dentifrices avant leur reformulation… » explique Avicenn.

Du côté des marques bio, le dioxyde de titane semble définitivement banni. Dans le conventionnel, Avicenn note une tendance à la suppression « très clairement observable chez Parodontax ». C’est un peu plus poussif pour d’autres marques comme Colgate, Elmex, Email Diamant, Fluocaril, Oral-B, Parogencyl ou Sanogyl qui proposent des dentifrices sans TiO2, mais à côté de références, souvent plus anciennes, qui en contiennent toujours. Enfin, l’association pointe un mauvais élève : Sensodyne dont quasiment tous les dentifrices affichent encore du TiO2, y compris le dentifrice pour enfant (6-12 ans). « Pour combien de temps encore ? » s’interroge Avicenn.

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