Industrie : Macron appelle à une « pause » sur les normes environnementales

Le projet de loi « industrie verte » suscite des inquiétudes du côté des organisations écolos. - Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/Bernard Blanc
Le projet de loi « industrie verte » suscite des inquiétudes du côté des organisations écolos. - Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/Bernard Blanc
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« Une trahison écologique » : voici comment l’eurodéputée verte Marie Toussaint a résumé la déclaration d’Emmanuel Macron. À l’occasion de la présentation de son plan pour « verdir » l’industrie, le 11 mai, le président de la République a appelé à une « pause réglementaire européenne » sur les normes environnementales.
« On ne veut pas seulement être un marché vert, mais produire vert sur notre sol, a expliqué le chef de l’État devant un parterre de 300 invités — ministres, élus, chefs d’entreprise, représentants du patronat, des syndicats et d’associations — conviés à l’Élysée. Nous, on a déjà passé beaucoup de réglementations au niveau européen, plus que les voisins. » Mais doit-on se mettre au niveau (très faible) environnemental de la Chine, grand producteur de panneaux solaires, de pales et turbines d’éoliennes, et de voitures électriques ?
« Transformer l’Europe en machine à déréglementer, c’est courir à la catastrophe climatique, a dénoncé Marie Toussaint sur Twitter. Macron se rend coupable de vandalisme écologique. » Même son de cloche chez Les Insoumis : « C’est vrai que le réchauffement climatique est réglé, c’est vraiment le moment de faire une pause... », a ironisé l’eurodéputée Manon Aubry.
Occasion manquée
Le locataire de l’Élysée a eu « une phrase malheureuse qui ne traduit pas ce que la France fait. Il a depuis précisé qu’il ne s’agit pas de revenir sur les législations en cours de négociation », a indiqué le macroniste Pascal Canfin, président de la commission environnement du Parlement européen, au journal Le Monde. Circulez, il n’y a rien à voir.
Sauf que le projet de loi « industrie verte » — censé encourager la décarbonation des industries françaises — suscite des inquiétudes du côté des organisations écolos, qui craignent un « greenwashing » et une occasion manquée de réellement verdir notre production.
Avec cette déclaration, Emmanuel Macron réactive aussi le mythe d’une croissance verte, qui permettrait de « réconcilier » écologie et libéralisme.