L’EPR en construction en Finlande subit la défaillance d’une soupape

La défaillance d’une soupape de sûreté du pressuriseur s’est produite lors d’un test sur le réacteur EPR en Finlande en mars dernier, a révélé Le Journal de l’énergie le 2 juin.
Comme l’explique Le Journal de l’énergie, lors d’un test sur le réacteur EPR d’Olkiluoto, « une fuite s’est produite sur une soupape de sûreté, un équipement qui protège le circuit primaire, dans lequel est immergé le combustible nucléaire et où circule de l’eau sous très haute pression pour le refroidir. (...) Les soupapes de sûreté du pressuriseur du réacteur nucléaire permettent de relâcher la vapeur au cas où la pression deviendrait trop forte dans le circuit primaire. »
Cet incident survient alors qu’Areva SA, principal constructeur du réacteur EPR finlandais - dont le chantier a démarré en 2005 et qui n’est toujours pas opérationnel -, avait annoncé que le chargement du combustible nucléaire dans l’EPR aurait lieu ce mois-ci. Mais l’autorité de sûreté nucléaire finlandaise (Stuk) a refusé ce chargement tant que ce problème de soupape ne serait pas réglé.
« C’est une défaillance très significative », a expliqué au Journal de l’énergie Iiro Paajanen, en charge de la surveillance du réacteur nucléaire EPR pour Stuk. « Cet équipement doit fonctionner de manière absolument fiable. Le niveau de sûreté nucléaire de ces équipements, qui font partie du circuit primaire, est le plus élevé de la centrale. »
Le problème pourrait-il se retrouver sur l’EPR en construction à Flamanville ? Le rapport sur les difficultés de l’EPR de Flamanville rendu en octobre 2019, soulignait les difficultés liées à ces soupapes comme l’une des causes des « dérives » du réacteur : « Ces soupapes fabriquées par un fournisseur allemand et issues de la technologie du réacteur Konvoi s’avèrent très difficiles à qualifier aux conditions normales et accidentelles selon les règles françaises ».
Dans un rapport spécial sur ces soupapes en 2018, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nécessaire estimait « indispensable qu’une surveillance renforcée de cette soupape pilotée soit mise en place lors des premiers cycles de fonctionnement du réacteur. »
EDF indique n’avoir pas repéré de problème sur les soupapes de l’EPR qu’elle construit à Flamanville, mais a lancé « des investigations ».
- Source : Journal de l’énergie
- Image : Soupape de sûreté pilotée de l’EPR avec les pilotes mécaniques sur les flancs (Journal de l’énergie)