Chronique — Jardin sans pétrole
L’amarante verte, une délicieuse sauvageonne des rues

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Jardin sans pétroleChaleur et eau, un cocktail idéal pour le Jardin sans pétrole. En particulier pour l’amarante verte, souvent mal considérée alors que, venue de Grèce, elle agrémente de la meilleure manière de bons petits plats...
Nous sommes arrivés au jardin juste après la pluie. La terre était encore chaude des journées caniculaires qui ont précédé les trombes d’eau de la fin de semaine.
Les pieds de tomates venus d’Ivry-sur-Seine prospèrent. Leurs feuilles sont bien vertes et la présence de petites fleurs jaunes annonce la formation prochaine des tomates. Les pieds qui sont apparus spontanément connaissent des fortunes diverses. Jean-Marie voulait qu’on les garde tous. J’en aurais bien ôté quelques-uns trop rapprochés selon moi. Nous pourrons observer le destin de chacun.
L’insecte du jour, que nous n’avons pas encore vu cette année, est un papillon Belle-Dame ou Vanesse des chardons, Vanessa cardui, que nous pouvons observer tranquillement et même photographier tant il est à son affaire sur les fleurs de Verveine de Buenos Aires.

Il y a deux belles courgettes à cueillir et encore de l’arroche rouge, de l’oseille, de la salade, de la ciboulette, de la coriandre, de la menthe, les derniers cassis et une nouvelle plante qui a vite fait de prendre ses quartiers.
On se demandait ce qu’il adviendrait de la Vlita, achetée au poids dans une boutique agricole Crétoise, entre Maleme et Platanias. Le vendeur nous avait mis deux grammes de graines noires et brillantes comme des billes d’acier dans un sac en plastique, sans aucune indication de culture. C’est en rentrant à Paris que j’ai trouvé le nom de cette plante.
La Vlita est le nom que les Grecs donnent à l’amarante verte, Amaranthus veridis. Nous avons été conquis par ce légume aux allures d’épinard que tous les Grecs qui disposent d’un lopin de terre font pousser. Ils la plongent quelques minutes dans l’eau bouillante puis l’assaisonnent d’un jus de citron et d’huile d’olive.
Les semis de début juin ont démarré rapidement et mi-juin, il y avait déjà des petits plants bien serré que Jean-Marie a déplacé en divers endroit du jardin. En un mois, la plante s’est assez développée pour être coupée. Pas étonnant, avec la chaleur exceptionnelle et l’arrosage automatique, que cette plante d’origine tropicale ait prospéré. Dans nombre des pays où elle poussent comme une sauvageonne des rues, elle est mal considérée, souvent associée à la pauvreté. Dommage, car l’amarante verte - et plusieurs autres espèces d’amarante – produisent une verdure riche en micronutriments. Elles étaient très consommées autrefois et mériteraient sans doute plus d’attention. Mais l’époque est ainsi : dans les cultures de riz, quand elle se pointe, on la considère comme une mauvaise herbe. Nous, nous avons trouvé qu’elle accompagne délicieusement un plat de riz !
