La SNCF selon le gouvernement : on garde les petites lignes, on supprime le statut des cheminots

Ce lundi 26 février 2018 au matin, le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre des Transports Élisabeth Borne ont détaillé la feuille de route du gouvernement pour la réforme ferroviaire.
« Le temps est venu d’oser la réforme que les Français savent nécessaire », a estimé le Premier Ministre. Il a indiqué que l’État ne partageait pas les conclusions du rapport Spinetta, rendu début février, qui préconisait une évaluation socio-économique des ligne les moins fréquentées, afin éventuellement d’en remplacer une partie par des bus.
Il a annoncé une réforme en quatre axes :
- Transformation de la SNCF en société nationale à capitaux publics et évolution vers une entreprise intégrée ;
- Suppression du statut des cheminots pour les nouveaux arrivants. Il ne sera pas touché aux retraites des cheminots (du moins via cette réforme), a précisé le Premier ministre ;
- Ouverture à la concurrence des lignes TGV et régionales ;
- Enfin, « l’État prendra ses responsabilités avant la fin du quinquennat » concernant la dette de la SNCF.
Cette réforme se fera par ordonnances. Mais le maximum de mesures seront mises dans la loi, a indiqué Édouard Philippe, tout en lançant un avertissement aux cheminots qui menacent de faire grève : « Si certains sujets s’enlisent au cours des concertations, pâtissant de tentatives d’obstruction ou de rapports de force verrouillés, si certains tentent de confisquer le débat ferroviaire pour le transformer en un débat idéologique déconnecté des besoins de mobilité des Français, alors le gouvernement prendra ses responsabilités. »
Autrement dit, le gouvernement utilisera à plein les ordonnances s’il considère que les syndicats de cheminots font blocage.
Elisabeth Borne, de son côté, a annoncé qu’elle mènerait, dans les deux mois qui arrivent, les concertations autour de cette réforme.
Le projet de loi d’habilitation à prendre des ordonnances sera déposé à la mi-mars au parlement, a également annoncé Édouard Philippe.
- Source : Reporterre à partir de la conférence de presse du lundi 26 février 2018