Le bicarbonate de soude pire que les pesticides ? Des ONG écolos protestent devant l’UE

Plusieurs ONG environnementales estiment que cet indicateur sous-estime les risques des pesticides les plus dangereux. - © Simon Mannweiler / Wikimedia Commons / CC BY-SA 4.0
Plusieurs ONG environnementales estiment que cet indicateur sous-estime les risques des pesticides les plus dangereux. - © Simon Mannweiler / Wikimedia Commons / CC BY-SA 4.0
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Le bicarbonate de soude serait huit fois plus risqué que l’un des pesticides dangereux (le difénoconazole) que l’Union européenne (UE) envisage d’interdire. C’est l’étrange résultat obtenu avec l’indicateur qu’envisage d’adopter l’UE pour mesurer l’utilisation des pesticides. Alors que le Conseil européen débat de l’adoption de cet indicateur ce lundi 16 octobre, plusieurs ONG environnementales européennes, dont Générations Futures en France, se mobilisent contre son adoption.
Nommé HRI 1 (indicateur de risque harmonisé 1), cet indicateur est crucial : il permettra de calculer la réduction de l’utilisation des pesticides dans l’Union, qui a fixé un objectif de moins 50 % d’ici 2030. Mais pour les ONG, cet indicateur est hautement trompeur. Dans une vidéo, elles expliquent ses deux défauts majeurs :
- Quand un pesticide est remplacé par un autre, son mode de calcul fait croire à une forte diminution des pesticides utilisés, alors que la quantité globale reste la même.
- Il surévalue le risque pour les pesticides très peu dangereux (type bicarbonate de soude) et le sous-estime pour les pesticides les plus dangereux, car ces derniers nécessitent peu de matière active.
« Cet indicateur mal conçu et trompeur crée des incitations massives à l’utilisation des pesticides les plus toxiques », dénonce Helmut Burtscher-Schaden, biochimiste à GLOBAL 2000 (Amis de la terre Autriche). Les ONG demandent donc l’abandon de cet indicateur qui selon elles risque de réduire à néant la politique de réduction des pesticides dans l’Union européenne. Après la réunion de ce lundi, la prochaine étape est un vote de la commission Environnement du parlement européen prévu le 24 octobre.