Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefPesticides

Le bicarbonate de soude pire que les pesticides ? Des ONG écolos protestent devant l’UE

Plusieurs ONG environnementales estiment que cet indicateur sous-estime les risques des pesticides les plus dangereux.

Le bicarbonate de soude serait huit fois plus risqué que l’un des pesticides dangereux (le difénoconazole) que l’Union européenne (UE) envisage d’interdire. C’est l’étrange résultat obtenu avec l’indicateur qu’envisage d’adopter l’UE pour mesurer l’utilisation des pesticides. Alors que le Conseil européen débat de l’adoption de cet indicateur ce lundi 16 octobre, plusieurs ONG environnementales européennes, dont Générations Futures en France, se mobilisent contre son adoption.

Nommé HRI 1 (indicateur de risque harmonisé 1), cet indicateur est crucial : il permettra de calculer la réduction de l’utilisation des pesticides dans l’Union, qui a fixé un objectif de moins 50 % d’ici 2030. Mais pour les ONG, cet indicateur est hautement trompeur. Dans une vidéo, elles expliquent ses deux défauts majeurs :

  • Quand un pesticide est remplacé par un autre, son mode de calcul fait croire à une forte diminution des pesticides utilisés, alors que la quantité globale reste la même.
  • Il surévalue le risque pour les pesticides très peu dangereux (type bicarbonate de soude) et le sous-estime pour les pesticides les plus dangereux, car ces derniers nécessitent peu de matière active.

« Cet indicateur mal conçu et trompeur crée des incitations massives à l’utilisation des pesticides les plus toxiques », dénonce Helmut Burtscher-Schaden, biochimiste à GLOBAL 2000 (Amis de la terre Autriche). Les ONG demandent donc l’abandon de cet indicateur qui selon elles risque de réduire à néant la politique de réduction des pesticides dans l’Union européenne. Après la réunion de ce lundi, la prochaine étape est un vote de la commission Environnement du parlement européen prévu le 24 octobre.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront des avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela.

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre ne dispose pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1 €. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

Abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre
Fermer Précedent Suivant

legende