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En brefPrésidentielle

Le choix contesté de la Primaire populaire en faveur de Jean-Luc Mélenchon

Des militants de la Primaire, le 28 novembre 2021.

Entre Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, la Primaire populaire a choisi son nouveau candidat. Samedi 5 mars, à la suite d’un vote interne, le conseil d’administration de l’association 2022 ou Jamais a communiqué son souhait de soutenir l’Insoumis. Fin janvier, les quelque 400 000 électeurs du vote d’investiture avaient placé Christiane Taubira sur la première marche du podium. Mais faute d’un nombre suffisant de parrainages, celle-ci a jeté l’éponge quelques semaines plus tard.

Cet échec avalé, la Primaire populaire a décidé de se remobiliser en soutenant le candidat de la France insoumise, qu’elle qualifie de « meilleur véhicule politique pour faire gagner nos idées à la présidentielle, au regard notamment, (1) de la proximité programmatique étroite entre le programme de l’Union Populaire et le Socle Commun, (2) du rassemblement qui est déjà en train de s’opérer au sein de l’Union Populaire, avec notamment les ralliement ces derniers jours de figures comme Caroline De Haas, Alma Dufour, Claire Lejeune, Thomas Portes, ou Ali Rabeh, (3) de la position et de la dynamique de son candidat dans les sondages, aujourd’hui le seul au sein de la gauche et de l’écologie à être en mesure d’atteindre le second tour et de gagner. »

Le sondage Ipsos du 5 mars crédite Jean-Luc Mélenchon de 12 % des intentions de vote, devant Valérie Pécresse et à une petite longueur d’Éric Zemmour.

Démissions et félicitations

Ce week-end, des figures de la Primaire populaire ont toutefois exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette décision interne. Arrivée en sixième position du vote d’investiture, Charlotte Marchandise a annoncé retirer sa participation et son soutien de cette initiative citoyenne. Même chose pour Mathilde Imer, porte-parole de la Primaire populaire, qui a déclaré : « Le processus ayant mené à cette position ne me semble pas en cohérence avec ce que nous avons construit ces derniers mois et encore moins incarner une manière différente de faire de la politique. »

Sur Twitter, Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, a félicité la décision de la Primaire populaire : « La dynamique s’élargit encore autour de la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Bienvenue à ceux qui veulent prendre leur part dans cette bataille jusqu’à la victoire ! » Cette réjouissance tranche avec le discours passé de l’Union populaire à l’égard de la Primaire populaire, dont elle dénonçait la « démarche insincère » et les « pratiques déloyales ». Terminé, donc, la querelle avec cette « bande de rigolos » nuisibles : désormais, les deux mouvements feront front commun.

Du côté d’Europe Écologie-Les Verts, la pilule a du mal à passer. Sur le plateau de BFM-TV, Yannick Jadot a déclaré que la Primaire populaire était « devenue un gag » : « Reconnaissons que dans tout ce moment où ils ont alimenté le débat, on n’a jamais bien compris ce qu’ils souhaitaient. Je les laisse à leur truc interne, qui, depuis longtemps, n’intéresse plus la campagne, ni les Français. » Un coup dur pour le candidat écologiste, qui peine à décoller dans les sondages. Fin janvier, il était pourtant arrivé second du scrutin de la Primaire populaire… qu’il avait également rejeté.

Le 3 mars, Sandrine Rousseau a été évincée de la course à la présidentielle des écologistes, suite à ses propos tenus sur la stratégie de campagne d’EELV et rapportés dans Le Parisien. Ce lundi 7 mars, elle a toutefois assuré qu’elle voterait pour Yannick Jadot au premier tour de l’élection : « Ma famille, c’est l’écologie politique, je suis de là et je suis membre d’EELV, et je resterai membre d’EELV », a-t-elle déclaré sur France 2. Des rumeurs la voyaient déjà rejoindre le candidat de la France Insoumise.

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