Le gouvernement maintient le cap d’une fermeture des centrales à charbon d’ici 2022
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Mercredi 3 avril, RTE, le gestionnaire du réseau d’électricité, a remis un rapport très attendu sur différents scénarios de fermetures des quatre dernières centrales à charbon. En janvier, le gouvernement avait demandé à RTE de plancher sur la délicate question de la fermeture des centrales à horizon 2022, en tenant compte notamment des retards pris dans les chantiers de l’EPR de Flamanville (Manche) et de la centrale à gaz de Landivisiau (Finistère).
À cette occasion, le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a confirmé sa volonté d’arrêter la production d’électricité à partir de charbon sous trois ans. « Il y a une voie, ce n’est pas une autoroute toute droite », a dit François de Rugy, en évoquant les « contraintes » qui jalonnent ce parcours.
Pas de quoi convaincre les ONG, dont Clément Sénéchal, de Greenpeace. Dans un communiqué, il souligne : « À force de s’entêter dans le nucléaire avec le fiasco de Flamanville dont le calendrier pourrait encore glisser de plusieurs années selon les propos du Ministre, à force de reporter le développement des renouvelables et de ne pas tenir ses objectifs sur l’efficacité énergétique, le gouvernement français se retrouve aujourd’hui complètement en porte-à-faux sur sa politique climat-énergie. Avec d’une part un flou persistant sur la vraie-fausse fermeture des centrales à charbon d’ici 2022, malgré les promesses répétées du gouvernement. D’autre part, avec un recours illusoire aux fausses solutions, comme la conversion de la centrale de Cordemais en centrale à biomasse (Ecocombust), malgré l’impact écologique désastreux de cette option industrielle, constaté à Gardanne. »
Même son de cloche au Réseau action climat, pour qui « cette étude ne doit pas être l’occasion pour le gouvernement de prendre des décisions contraires à la transition énergétique », a écrit le réseau dans un communiqué. « Le gouvernement doit maintenant inscrire la sortie du charbon une bonne fois pour toute dans la loi et mettre des moyens pour accompagner les travailleurs et territoires impactés. Il faut aussi donner un cap clair pour la centrale de Cordemais en reconnaissant que le projet de reconversion en centrale à biomassene tient pas la route », a également affirmé Cécile Marchand, chargée de campagne aux Amis de la Terre.
Deux des quatre dernières centrales appartiennent à EDF – à Cordemais (Loire-Atlantique) et au Havre (Seine-Maritime) ; et deux autres – à Meyreuil (Bouches-du-Rhône) et à Saint-Avold et Carling (Moselle) – sont en passe d’être cédées par l’allemand Uniper au groupe tchèque EPH, détenu par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Ces centrales totalisent environ 3.000 mégawatts (MW) de puissance, dont 1.200 MW à Cordemais. Elles représentent une faible part de la production française mais 27 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique – l’équivalent en CO2 de quatre millions de véhicules particuliers.
- Source : communiqués et Reuters.