Le projet d’extraction de sable en baie de Lannion abandonné

Plage de Maez-an-Aod, dans la baie de Lannion. - Flickr/CC BY 2.0/Jeanne Menjoulet
Plage de Maez-an-Aod, dans la baie de Lannion. - Flickr/CC BY 2.0/Jeanne Menjoulet
Victoire pour les écologistes bretons. La Compagnie armoricaine de navigation (CAN) a décidé d’abandonner définitivement son projet d’extraction de sable en baie de Lannion (Côtes-d’Armor), a annoncé le député Éric Bothorel (La République en marche), dans un communiqué du 28 janvier. Ce projet, autorisé par Emmanuel Macron à l’époque où il était ministre de l’Économie, visait à extraire 250 000 m3 par an de sable coquillier pour le vendre aux agriculteurs afin qu’ils puissent amender et diminuer l’acidité de leurs terres agricoles. Au risque de détruire la biodiversité et le gagne-pain des pêcheurs, selon les défenseurs de l’environnement.
Ce projet faisait l’objet d’une vive opposition depuis plus de dix ans. Élus, associations environnementales et professionnels de la pêche se sont mobilisés dès le dépôt du dossier, en 2010, pour obtenir son annulation. « C’est une victoire un peu par K.-O. parce que c’est eux qui abandonnent, a déclaré dans Le Monde Alain Bidal, président du Peuple des dunes du Trégor. Nous sommes très satisfaits, car nous nous battons depuis 2010. C’est une décision de sagesse car, dès le départ, le dossier était bâclé. »
Les conséquences des travaux d’extraction sur la faune, la flore et l’emploi n’avait pas été évalué, selon le collectif d’opposants. Située entre deux zones Natura 2000, la dune sous-marine concernée par ce projet était par ailleurs « indispensable » à la santé de la baie, selon les pêcheurs.
« Je suis très heureux parce que c’est un épilogue qui est assez rare, s’est réjoui François Luce, le président du collectif du Peuple des dunes de Batz à Bréhat, auprès de nos confrères de France Bleu. Dans le domaine environnemental, ce n’est pas souvent qu’on peut gagner des batailles comme ça. Et on l’a obtenu grâce à la mobilisation de tout le monde : la population, les élus, les militants écologistes, les marins, etc. C’est vraiment tous les échelons de la société locale qui se sont mobilisés. »