Les « Jeunes pour Piolle » défendent le bilan du maire de Grenoble

Éric Piolle en avril 2021. - © Mathieu Génon/Reporterre
Éric Piolle en avril 2021. - © Mathieu Génon/Reporterre
Le bilan d’Éric Piolle, candidat à la primaire écologiste pour la présidentielle, est un enjeu local mais aussi national, disent les auteurs et autrices de cette tribune. Ils et elles expliquent que c’est ce bilan qui les a convaincu de soutenir la candidature du maire de Grenoble à la présidentielle.
Les « Jeunes pour Piolle » est un collectif de jeunes de 16 à 26 ans souhaitant porter la candidature d’Éric Piolle à la présidence de la République.
Nous, jeunes habitantes et habitants du bassin grenoblois, avons décidé de soutenir la candidature d’Éric Piolle à la présidence de la République. Nous étudions dans cette ville, nous y travaillons, nous l’arpentons chaque jour. Nous sommes lucides sur les réussites et les batailles qui restent à mener. En sept années de mandat, la ville que nous connaissons a bien changé, dans une France de plus en plus fragile, de plus en plus précaire. En tant que témoins de son action municipale, nous sommes convaincus par le bilan d’Éric Piolle, que nous jugeons bien différemment de ce qui est affirmé dans le livre Le Vide à moitié vert, que Reporterre a recensé. C’est notamment au vu de son action à Grenoble que nous sommes déterminé·es à soutenir notre maire dans cette élection présidentielle.
Le livre en question dans cet article, un pamphlet assumé plus qu’une analyse impartiale, occulte volontairement la partie pleine du verre, notamment tous les changements positifs que vivent les Grenobloises et les Grenoblois depuis sept ans, à commencer par les jeunes. À notre échelle, nous avons pu voir fleurir plus d’une centaine de jardins partagés dans lesquels chacun·e peut apprendre à cultiver, nous avons vu la ville se parer d’immenses et superbes fresques que tout le monde peut apprécier notamment grâce au soutien de Grenoble au festival de Street Art ou encore la gratuité des bibliothèques où nous pouvons venir étudier et emprunter des livres quand celles des facultés sont trop pleines. Nous avons vu se développer plus de 40 km de pistes cyclables sur lesquelles il est possible de se déplacer sans crainte quand bien souvent nous n’avons pas les moyens d’avoir une voiture, et la majorité de ces cyclistes sont des femmes ! Nous avons vu le prix des transports en commun être divisé par deux pour atteindre 15 euros par mois pour les jeunes, tandis que nos ressources comme les APL et les bourses baissent au niveau national. Nous avons pu enfin nous exprimer, et parfois même proposer des projets, grâce à la mise en place des budgets participatifs. Ils ont aussi permis de transformer la ville avec par exemple la création d’une laverie solidaire ou d’une magnifique structure pour enfants en forme de dragonne géante. Et nous avons vu notre ville scrutée de partout ! En bien ou en mal, Grenoble a déchaîné les passions ! Finalement, nous ne pouvons qu’être fiers de voir que Grenoble a été désignée Capitale verte de l’Europe pour 2022 par la Commission européenne.
Un enjeu politique qui dépasse le quotidien des habitants de Grenoble
Le parti pris du livre Le Vide à moitié vert, énoncé dès la quatrième de couverture, repose sur une thèse : l’institution ne permet plus de changer la vie, et les écologistes sont des naïfs (ou, pire, des cyniques !) de vouloir se frotter au pouvoir. C’est le parti pris du journal local, anarchiste et satyrique Le Postillon, tenu par Vincent Peyret, également auteur de l’ouvrage. L’ouvrage ne dit rien des millions d’euros investis (un tiers du budget municipal) pour construire un nombre record d’écoles et remettre en état les autres, pour ouvrir de nouvelles classes et des cantines (d’ailleurs on y mange bio et local pour 77 centimes par repas), ce qui change concrètement la vie pour des milliers de Grenoblois·es. Il en va de même pour la construction de nouvelles crèches, de nouveaux Ehpad. Rien sur la stabilité fiscale, qui permet de protéger les fins de mois des familles grenobloises les plus modestes. Concernant l’élargissement de l’A480, qui n’est d’ailleurs pas dans la compétence municipale mais relève du plan autoroutier porté par… l’État, la Ville a su négocier pour imposer au projet une voie rapide réservée au covoiturage (une première en France !) des murs antibruits et la plantation, sur site, de plus de 50 000 arbres…
La critique et le débat d’idées sont précieux. Et oui, seule, l’institution ne peut pas réussir à changer la vie. Nous, écologistes, issus des contre-pouvoirs, issus de la société civile, ne le savons que trop bien. Nous savons aussi que le bilan grenoblois d’Éric Piolle est devenu un enjeu politique qui dépasse le quotidien des Grenoblois·es : de Valeurs actuelles au Postillon, en passant par toutes les nuances de notre diversité médiatique, chacun jugera son action à sa manière. L’année qui s’ouvre sera riche en interprétations. Chacun y verra les réussites et les échecs qu’il aura envie de voir. Le véritable sujet qui sera débattu à travers l’exemple de Grenoble, plus qu’un bilan local, ce sera bien la capacité des écologistes à exercer le pouvoir. Nous, Jeunes pour Piolle, sommes convaincu·es qu’un chemin existe. Voilà pourquoi nous répondrons à chaque mise en cause du « bilan grenoblois ».
Éric Piolle est aujourd’hui le seul candidat écologiste à gauche qui exerce le pouvoir : nous pensons que cette expérience est la plus grande des forces pour réellement produire une redirection des politiques nationales. C’est pourquoi, face au changement climatique et à la crise sociale terrible que nous subissons, et comme nous n’avons ni le temps ni l’envie de nous enfoncer plus profondément dans le néolibéralisme mortifère ou d’écouter le chant des sirènes de la peste brune, nous soutenons la candidature d’Éric Piolle de manière enthousiaste. Car nous avons constaté les changements apportés à Grenoble et nous souhaitons des changements de même nature pour la France. C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que nous avons rejoint le mouvement des Jeunes pour Piolle.