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Les « éléphants à touristes » menacés de mourir de faim en Thaïlande à cause de l’épidémie de Covid-19

Des éléphants mal nourris, enchaînés dans des camps désertés : le coronavirus a fait fuir les touristes de Thaïlande et 2.000 pachydermes se retrouvent au chômage, selon l’Agence France-Presse lundi 30 mars. Sans aide d’urgence, la situation pourrait devenir catastrophique, d’après les professionnels du secteur.

Depuis qu’il n’y a plus de visiteurs, Ekasit, 43 ans, est entravé plus de 18 heures par jour dans un camp à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Chiang Mai (nord du pays). Faute de revenus, son propriétaire n’a plus de quoi lui donner assez à manger. Seule sortie pour l’animal : quémander des bananes au temple voisin et arpenter la route à la recherche d’herbes hautes, rares au cœur de la saison sèche particulièrement sévère cette année. « Ce n’est pas suffisant. Il n’a que la moitié de sa ration quotidienne. Sa santé est en danger », explique à l’AFP son gardien, le mahout Kosin.

Un constat similaire dans de nombreuses structures où les éléphants, à force d’être moins bien nourris et enchaînés, « se battent parfois entre eux et se blessent », relève Saengduean Chailert de l’Elephant Nature Park, un refuge pour 84 pachydermes à la pointe du bien-être animal.

Avant la pandémie, les conditions de vie de ces animaux étaient déjà souvent stressantes : beaucoup de parcs en Thaïlande qui vendent éthique et respect dissimulent en réalité un juteux business où le dressage reste brutal. Mais la situation est encore plus alarmante depuis fin janvier. Le coronavirus a contraint les visiteurs chinois (plus de 25 % des touristes du royaume) à rester chez eux. Puis, les camps ont été désertés à mesure que la maladie progressait dans le monde, poussant de nombreux pays à verrouiller leurs frontières. Mi-mars, les autorités ont ordonné la fermeture temporaire de tous les parcs à éléphants pour tenter d’enrayer la propagation du Covid-2019, qui a à ce jour infecté plus de 1.500 personnes en Thaïlande.

La Thaïlande compte 3.800 pachydermes domestiqués. Les remettre en liberté est impossible car ils entreraient en conflit avec les quelque 3.000 spécimens encore à l’état sauvage dans le pays ou pourraient être victimes d’accidents ou de maladies. « 75 % d’entre eux seraient amenés à terme à disparaître », estime Apichit Duangdee, propriétaire du Elephant Rescue Park, un centre de huit éléphants trouvés dans des cirques ou sauvés de l’exploitation forestière.

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