Les fruits et légumes toujours plus contaminés aux pesticides

Fruits, illustration. - Flickr / CC BY-NC 2.0 / Marcia O'Connor
Fruits, illustration. - Flickr / CC BY-NC 2.0 / Marcia O'Connor
Cerise, pêche, poire, pomme, kiwi… Ces fruits appétissants contiennent des pesticides dangereux. Selon une étude du Pesticide action network (PAN), publiée mardi 24 mai, près d’un tiers (29 %) des fruits produits en Europe sont contaminés par des résidus toxiques. L’ONG s’est concentrée sur cinquante-cinq pesticides classés parmi « les plus dangereux », qui auraient dû être peu à peu abandonnés par les pays européens depuis 2011.
Support our brand new campaign “Ban #Toxic12”. Dramatic rise in the most toxic #pesticides found on fruits & vegetables sold in Europe. These chemicals should have been banned long ago. EU governments are failing their legal obligations 🍎🥦 #BanToxic12
➡️https://t.co/mO0fbdxxoz pic.twitter.com/8WVBfXYKip— PAN Europe (@EuropePAN) May 24, 2022
Ces substances n’ont pas du tout disparu : près d’un un tiers des kiwis et la moitié des cerises échantillonnées sont polluées, selon le PAN ; la contamination atteint même 87 % des poires produites en Belgique, et 74 % des cerises cultivées en Espagne. « Ces produits chimiques devraient disparaître de notre alimentation, commente Salomé Roynel, membre du PAN, dans un communiqué. Mais au lieu de cela, nous observons une augmentation spectaculaire de l’exposition à ces substances les plus toxiques au cours des dix dernières années. La proportion de fruits et légumes contaminés par ces pesticides ne cesse d’augmenter. »
La contamination atteint 87 % des poires produites en Belgique
Parmi les pesticides retrouvés, le fongicide Ziram, perturbateur endocrinien et neurotoxique, le fongicide Hydroxyquinoline, reprotoxique, ou l’insecticide Pirimicarb, surspecté d’être cancérogène. Tous sont classés comme « candidats à la substitution » par l’Union européenne : « Cette catégorie a pour but d’identifier les substances actives approuvées les plus nocives pour l’homme et l’environnement et de les remplacer par des alternatives chimiques et non chimiques moins nocives pour finalement conduire à leur élimination », explique l’association Générations futures dans un communiqué.
Les États membres n’ont donc visiblement pas rempli cette obligation légale de substitution. En cause, selon le PAN, « le lobbying de l’industrie agroalimentaire », la mauvaise volonté de certains États, et le manque de contrôle de la Commission européenne. « Cette situation conduit à une priorisation constante des intérêts de l’agrobusiness sur la protection de notre santé et de celle de l’environnement », conclut l’ONG, qui a lancé une campagne pour obtenir l’interdiction immédiate des douze pesticides les plus toxiques.