Les gendarmes de Demeter convoquent un porte-parole de France Nature Environnement

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La cellule de gendarmerie Démeter a encore frappé. Des gendarmes étaient déjà intervenus dans une réunion dans le Tarn en février. Et voilà qu’un juriste et porte-parole de l’association Sources et Rivières du Limousin vient d’être convoqué par la gendarmerie d’Égletons en Corrèze pour avoir donné une interview dans laquelle il dénonce la construction de serres industrielles à tomates hors-sol sur cinq hectares de zones humides. Même si personne n’a porté plainte, la gendarmerie, diligentée par la procureur de Tulle, a lancé une enquête pour « violation de domicile ».
Dans l’interview, on voit en effet le porte-parole mettre ses pieds sur une partie de la zone de remblais alors qu’il échange avec les journalistes.
« Cette convocation pourrait prêter à sourire si elle ne révélait pas la dérive inquiétante de la cellule Demeter et ses dangereuses méthodes d’intimidation », écrit dans un communiqué France nature environnement.
L’association précise que le porte parole se situait en-dehors du site clôturé des serres industrielles et que juridiquement une propriété privée agricole non clôturée ne constitue pas un domicile. En outre, « le fait de pénétrer sur un terrain naturel remblayé n’est ni interdit, ni sanctionnable ».
L’association se dit« consternée » par cette enquête. « Déployer de l’argent public pour de tels motifs est aussi absurde qu’injustifié », déclare-t-elle. Elle demande l’arrêt immédiat de la procédure et la dissolution de la cellule Déméter.
En janvier dernier, plusieurs associations avaient alerté sur les risques d’atteintes aux libertés portés par Demeter : « Ce dispositif policier et judiciaire risque de servir à surveiller militants animalistes et écologistes opposés à l’agriculture industrielle », écrivaient-ils. La menace est désormais avérée.
- Source : Reporterre avec communiqué de FNE