Les organisateurs du contre-sommet du G7 critiquées pour leur docilité

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Dans un texte virulent publié le 27 août, le collectif Désarmons-les, très engagé dans la dénonciation des violences policières, critique les ONG organisatrices du contre-sommet du G7, qui s’est déroulé autour de Biarritz du 24 au 26 août. Réunies dans le collectif G7EZ, et comprenant notamment Attac, Bizi et la CGT, elles sont accusées d’avoir démobilisé les participants : « La plate-forme G7EZ a investi toute son énergie et ses finances (plus de 50.000 euros) dans la mise sur pieds d’un programme de conférences dans le centre Ficoba, majoritairement animées par des membres locaux de son réseau, mais n’a pas jugé utile de financer, ni même de penser la mise en place en amont des moyens logistiques du contre-sommet : les cantines, équipes juridiques et équipes de soins autonomes se sont déployées indépendamment d’elle et sans leur soutien effectif. Aucune connexion internet ad hoc permettant une meilleure communication entre les différents pôles du contre-sommet et l’établissement d’un media center digne de ce nom n’a été déployée, contrairement à ce qui se fait sur la plupart des contre-sommets, y compris au milieu de champs perdus au milieu de nulle part. (...) Enfin, et c’est sans doute le plus scandaleux, la plate-forme s’est comportée tout au long du contre-sommet comme si elle pouvait agir et décider sans les centaines de participant.e.s, se contentant d’énoncer des règles de conduite que chacun.e se devait de respecter, au risque de se voir invité.e à “aller voir ailleurs”. Si leur communication est non-violente, leurs pratiques sont belles et bien autoritaires. »
Le texte déplore aussi l’absence de critique à l’égard de la répression policière et judiciaire mis en oeuvre lors du G7 : « Il n’y a eu absolument aucun mot de la plate-forme sur la répression en cours ce samedi [24 août] à Bayonne, sur les 68 arrestations préventives ou arbitraires, ni sur les lourdes condamnations de trois allemands de 18 à 23 ans incarcérés depuis la veille à l’issue d’un procès expéditif, alors même qu’il s’agit d’un scandale absolu. »
Le collectif Désarmons-les critique aussi le fait que les organisateurs du contre-sommet ait annulé plusieurs actions et manifestations pour éviter toute confrontation avec les forces de police.
Le texte s’élève enfin contre la politique de non-violence absolue pronée par les associations comme ANV-COP21 : « À I’occasion des manifestations sur la voie publique, l’acharnement de ces organisations à penser des dispositifs pour neutraliser toute colère et toute révolte, notamment en déployant des volontaires en chasubles ou affublés de blanc pour protéger les banques, canaliser la foule, faire des chaînes ou ramper à terre devant les forces de l’ordre, sont autant de façons de matérialiser avec leurs corps leur refus de se battre pour I’avenir des nouvelles générations et de confier leur sort au bon vouloir d’éventuels tyrans éclairés qui leur épargneraient toute souffrance. Ou à la police, avec cette croyance ou certitude naïve que la violence d’État peut être évitée si l’on se montre gentil, niant du même coup des décennies d’histoire populaire faite d’oppressions de classe, racistes et sexistes : non, il ne suffit pas de "ne rien avoir à se reprocher" pour échapper à l’arbitraire. »
- Source : Désarmons-les
- Photo : ©Chloé Rebillard/Reporterre