Les violences policières décryptées en bande dessinée

Durée de lecture : 3 minutes
« Ne parlez pas de violences policières », un hors-série La Revue dessinée et Mediapart, raconte les vies brisées, analyse la fabrique de l’impunité et remonte les chaînes de responsabilité.
- Présentation de la revue par son éditeur :
Des lycéens agenouillés les mains derrière la tête. Des pompiers frappés par des policiers. Des soignantes traînées au sol par les forces de l’ordre. Des Gilets jaunes mutilés. Un préfet, soutenu par le gouvernement, qui ordonne d’« impacter » les manifestants. Des familles qui réclament, parfois depuis des années, « vérité et justice » pour un proche mort lors d’une charge ou d’un contrôle policier.
Adama Traoré, Rémi Fraisse, Steve Maia Caniço, Zineb Redouane, Cédric Chouviat… La liste s’allonge à l’ombre d’un silence d’État. « Répression », « violences policières » : dans la bouche des responsables politiques, ces mots sont bannis et le pouvoir s’emploie à nier l’appareil répressif qu’il déploie. Celui-ci ne frappe pas au hasard. Depuis la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans, fin mai à Minneapolis, le mouvement s’étend pour dénoncer les pratiques racistes de la police.
En France, plusieurs enquêtes confirment ce que les sociologues et les personnes racisées savaient déjà : l’institution policière n’est pas aveugle à la couleur de peau. En juin, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour réclamer la fin de l’impunité. Des rassemblements encadrés par des barrières antiémeute et noyés sous les gaz lacrymogènes…
Depuis des années, favorisé par un empilement de lois sécuritaires, l’appareil répressif se renforce et s’étend : les stratégies de maintien de l’ordre tournent aux « dispositifs de guerre », les arrestations se multiplient, les peines pleuvent et le droit de manifester perd du terrain à mesure que se propage la crainte d’être blessé ou condamné. Des critiques émergent au sein même des institutions : des gendarmes font état d’ordres « illégaux », des avocats dénoncent des gardes à vue « abusives ». Les Nations unies et le Conseil de l’Europe s’inquiètent et somment l’État français de s’expliquer. En vain. Face à ce silence, raconter les vies brisées, décrypter la fabrique de l’impunité, remonter les chaînes de responsabilité est une nécessité.
Au sommaire
Avec : Marion Montaigne, Assa Traoré, David Dufresne, Fabien Jobard, Pascale Pascariello, Vanessa Codaccioni, Camille Polloni, Louise Fessard, Claire Rainfroy, Benjamin Adam, Vincent Bergier, Michel Forst, Aurore Petit, Thierry Chavant, Géraldine Ruiz.
Accuser le coup
L’affaire Geneviève Legay : une charge, des révélations en série, de l’embarras, des médailles et du déni.
Colère noire
Après le meurtre de George Floyd aux États-Unis, plongée dans le mouvement Black Lives Matter, de l’étincelle à l’embrasement.
Corriger le tir
Sourde aux critiques qui lui sont adressées, la France est l’un des rares pays européens à utiliser sans réserve les LBD.
La vie volée de Maria
Après un déchaînement de violence contre une jeune femme, la police des polices protège les siens.
Le flic du futur
Drones, robots et policiers augmentés... Au salon Milipol se dessine l’avenir high-tech des forces de l’ordre.
Plusieurs entretiens au fil du numéro
Assa Traoré, Fabien Jobard, Vanessa Codaccioni, David Dufresne et Michel Forst
- « Ne parlez pas de violences policières », un hors-série La Revue dessinée et Mediapart, sortie en librairie le 30 septembre 2020. 160 pages d’enquête en bande dessinée.