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Lubrizol, AZF... L’échec des politiques de prévention des risques

L’accès à l’usine Lubrizol de Rouen, mardi 1er octobre 2019.

Il y a vingt-deux ans, l’explosion de l’usine AZF soufflait une partie de l’agglomération toulousaine, conduisant le gouvernement de l’époque à légiférer en faveur d’une meilleure prévention. Un « échec », juge Amaris, le réseau national des collectivités exposés aux risques industriels, dans un rapport publié mardi 19 septembre.

« Vingt ans après le vote de la loi instaurant les plans de prévention des risques technologiques (PPRT), nous constatons que cet outil a produit des effets limités », observe ainsi le rapport d’Amaris. Industries chimiques, raffineries, sites de stockage de produits dangereux… 378 PPRT sont aujourd’hui en vigueur. Ils touchent 800 communes et plus de 16 000 logements, rappelle l’association qui a mené l’enquête auprès de ses adhérents.

Et « malgré des réussites indéniables », cette loi de 2003 souffre « d’échecs patents ». En particulier le gigantesque incendie de Lubrizol, à Rouen en septembre 2019.

 

« 75 % des logements privés n’ont pas fait l’objet de travaux de mise en sécurité »

Parmi les ratés, « la protection des habitants », pourtant considéré comme le principal objectif de la loi. « 75 % des logements privés n’ont pas fait l’objet de travaux de mise en sécurité. 30 000 personnes sont encore exposées aux risques industriels dans leurs habitations, estime Amaris. Pourtant, à partir du 31 décembre 2023 (…), ils ne seront plus accompagnés financièrement pour réaliser les travaux obligatoires. »

D’après le réseau, « ces différents échecs sont directement imputables à l’insuffisance des moyens et d’outils mis à disposition des collectivités par l’État, au déficit d’information de la population ». Alors que l’État compte se désengager des PPRT à partir de l’année prochaine, Amaris invite au contraire le gouvernement à se « remobiliser ».

Pour pallier ces insuffisances, Amaris formule vingt-quatre recommandations : définir une stratégie nationale pour la décennie à venir, créer un fonds national pour la prévention des risques industriels, intégrer les effets du changement climatique dans les études de danger… Comme l’expliquait à Reporterre Denis Molin, secrétaire de l’association de sinistrés d’AZF, il est urgent de tirer (enfin) les leçons de la catastrophe.

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