Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefTransports

Malgré des financements publics, l’aviation n’a pas tenu sa promesse de polluer moins

Avion, illustration.

L’industrie aérienne européenne a profité des aides publiques pendant la crise sanitaire sans pour autant réduire son empreinte carbone comme elle devait s’y engager en contrepartie. C’est ce qu’affirme le rapport de Greenpeace intitulé « Vers le crash climatique ? Analyse des sept plus grosses compagnies aériennes européennes » publié mercredi 1er juin.

L’ONG avait demandé à l’institut de recherche Observatorio de responsabilidad social corporativa d’effectuer une analyse critique de l’industrie aérienne européenne avant et après la pandémie. Le secteur a obtenu en raison de la crise du Covid-19 un soutien financier public de 41,9 milliards d’euros. Les sept plus grandes compagnies aériennes européennes — c’est-à-dire Lufthansa, Air France-KLM, International Airlines Group (IAG), Ryanair, easyJet, SAS et TAP Air Portugal — étaient responsables de 170 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre en 2019. Durant la pandémie, elles ont reçu plus de 30 milliards d’euros de fonds de soutien. Ces compagnies devaient s’engager en échange à ne pas causer de dommages significatifs à l’environnement.

« Les gouvernements européens ont accordé des chèques en blanc aux grandes entreprises polluantes »

À ce jour, aucune de ces sept compagnies aériennes n’a d’objectif annuel de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre ou ne s’est engagée à une décarbonation complète d’ici 2040. Les compagnies parient ainsi sur des solutions « inadéquates, fausses et/ou nuisibles à l’environnement, telles que la compensation carbone ou le carburant d’aviation dit durable » ainsi que des « innovations technologiques », jugées non viables pour les décennies à venir par Greenpeace. Qui dénonce « l’irresponsabilité des gouvernements européens qui ont accordé des chèques en blanc aux grandes entreprises polluantes pendant la crise sanitaire ».

Trois des sept compagnies auraient versé des sommes importantes aux actionnaires, tout en multipliant les licenciements : « Les compagnies ont réduit leur main-d’œuvre de 14 % en moyenne entre 2019 et 2020 », écrit l’ONG. La majorité des compagnies ont par ailleurs offert des primes élevées à leurs dirigeants, augmentant le besoin de soutien public pendant la crise sanitaire. Niveau lobbying, Greenpeace déplore le manque de transparence des compagnies qui œuvrent à « affaiblir les politiques climatiques ».

L’ONG rappelle que « la décarbonation du secteur aérien passe par deux axes clés : d’une part la réduction du trafic aérien et d’autre part le développement de carburants alternatifs basés sur 100 % d’énergies renouvelables » .

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende