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Malgré le confinement, les appels à manifester le 1er mai fleurissent

Confinement oblige, ce vendredi 1er mai 2020 ne sera pas une journée internationale des travailleurs·euses comme les autres. Cependant, les initiatives se multiplient à travers l’hexagone afin de permettre à tous et toutes de se mobiliser, depuis chez soi.

25 organisations – syndicats, associations, mouvements – ont ainsi lancé un appel à mobilisation « pour donner au 1er mai 2020 un écho tout particulier dans le contexte de crise sanitaire ». Elles ont établi une liste de revendications communes, sur l’accès à la santé, la lutte contre les inégalités, la protection de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique, la solidarité avec les populations des pays pauvres. En ce sens, les organisations demandent « un plan de relocalisation solidaire et écologique des activités de l’industrie, de l’agriculture et des services », ainsi qu’un « plan de développement de tous les services publics et une revalorisation des métiers d’utilité publique ».

Banderole dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

Plusieurs moyens de mobilisation confinée sont proposés par les organisations signataires. Attac invite ainsi les citoyens à afficher des pancartes sur les portes, fenêtres, balcons, grilles. Afin de visibiliser sur les réseaux sociaux les photos, vidéos ou textes réalisés pour l’occasion, deux hashtags ont été créés : #PourLeJourDapres et #PlusQueJamaisLe1erMai. Toutes les images et vidéos seront compilées automatiquement sur cette page. Enfin, dans le cadre d’une sortie autorisée, l’organisation altermondialiste propose aux militants « d’attacher une ou deux pancartes sur vous pour aller acheter le pain, sortir votre chien, faire votre footing » et de « déposez une pancarte à l’entrée de votre village, sur une place publique, un poteau, un axe de passage ou tout autre endroit qui vous semble approprié ».

À midi le 1er mai, les organisations incitent également les citoyens à entonner la chanson Bella Ciao aux fenêtres « en l’honneur des travailleurs et travailleuses en première ligne pendant cette crise sanitaire, dont les emplois habituellement peu valorisés apparaissent comme nécessaires en temps de crise : éboueurs et éboueuses, paysans et paysannes, personnel de santé, caissiers et caissières, personnel de nettoyage, dont les femmes représentent une majorité. »

Une feuille blanche pour un nouveau récit collectif

Un autre appel a été lancé sur smash et à partir de Youtube

Il invite à sortir de chez soi, « tout en gardant, pour la convention, la distance de sécurité d’un mètre à l’aide d’un lien blanc, sur toutes les places publiques de France. Sortons avec un masque blanc, une tenue blanche, un drapeau blanc, sortons avec des casseroles, des tambours et des trompettes... Faisons de ce 1er mai, un moment de retrouvailles, d’ouverture comme un raz-de-marée joyeux. Transmettons une belle image de notre souveraineté individuelle et collective. Oui nous sommes vivants, collectifs et aimants ! »

« Ce que révèle le COVID 19 c’est que nous sommes interdépendants les uns des autres et qu’il n’y a pas de frontière. Ces dernières décennies, nous avons vécu dans un monde individualiste, compétitif, guerrier, chaotique et sans perspective. A l’occasion de cette crise, la violence d’un système privant les plus faibles du droit à l’existence apparaît au grand jour. Il est temps de libérer les forces d’un nouveau monde conscient, respectueux, solidaire, fraternel, sans frontière et sans peur. »

« Un premier mai solidaire et de lutte »

Le mouvement Pour une écologie populaire et sociale souhaite de même préparer « une sortie démocratique du confinement en agissant, partout où nous sommes, dans le respect des gestes barrières mais de façon déterminée. » Il propose d’agir de multiples façons, en déployant des banderoles aux balcons, en sortant dans la rue, comme à Pantin, il y a deux semaines où des gilets jaunes avaient marché pendant une heure, de manière dispersée et en respectant une distance entre chaque manifestant de deux mètres.

Des partis politiques dont la France Insoumise, le NPA, Générations, Ensembles ont signé un communiqué commun

« À l’occasion de la journée du 1er mai, nous appelons toutes celles et ceux qui ne veulent pas redémarrer pour tout recommencer comme avant à faire entendre leur voix, que ce soit à la même heure aux fenêtres, sur les réseaux sociaux, en soutenant les initiatives syndicales unitaires ou dans des rassemblements locaux garantissant la sécurité sanitaire pour toutes et tous. » - (Source : Regards).

À Paris, Montpellier - et en Suisse

• Paris lutte info propose de se retrouver place de la République à 10 h. « Pour éclairer ces ténèbres, retrouvons-nous ce 1er mai dans la rue, avec nos masques et toutes les précautions sanitaires nécessaires ! Le capitalisme est le virus. La révolution est le vaccin ! »

• À Montpellier aussi, appel à manifester dans la rue et à se déplacer physiquement

• En Suisse, l’Union syndicale vaudoise propose de déployer à 18 h aux fenêtres et balcons des pancartes avec le slogan « Notre santé avant leurs profits ». Les syndicats genevois appellent quant à eux les travailleurs et travailleuses à se manifester à 12h, aux fenêtres, depuis les balcons et devant les lieux de travail. Dans le canton de Neuchâtel, une campagne pour la reconnaissance des métiers dans les établissements de soins aura lieu tout au long du mois de mai. Les syndicats demandent une « coronaprime », pour le travail crucial effectué durant la pandémie. - (Source : LeCourrier)

-  Source : Courriels à Reporterre, avec Regards et Le Courrier

-  Photos :
. Feuille blanche pour un nouveau récit collectif
. Banderole : © Hervé Kempf/Reporterre

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