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Paludisme, diarrhée, maladie de Lyme : la crise climatique plombe la santé des Africains

À Senga Bay (Malawi), le nombre de poissons diminue notamment en raison du réchauffement climatique.

Les conséquences des cyclones ou des inondations ne sont pas seulement matérielles, alertent 250 revues scientifiques et médicales dans une tribune publiée le 19 octobre. Elles menacent aussi la santé et la vie de millions d’humains, et en particulier en Afrique, en première ligne face au dérèglement climatique.

Les auteurs — seize rédacteurs en chef de revues médicales prestigieuses, dont le Lancet — expliquent par exemple que les inondations ont d’importantes conséquences sanitaires, analyse Libération. En Afrique occidentale et centrale, de graves inondations ont entraîné la mort de plusieurs centaines de personnes, rappellent-ils. Celles-ci ont largement poussé les populations à migrer, les privant de logements, de terres cultivées ou de bétail.

Ces pertes ont détérioré leurs conditions de vie, et notamment celles nécessaires à la préservation de leur santé. Dans toute l’Afrique subsaharienne, les changements climatiques ont entraîné une augmentation des maladies telles que paludisme, la dengue, la fièvre de Lassa, la fièvre de la vallée du Rift, la maladie de Lyme, le virus Ebola ou celui du Nil occidental. En outre, l’élévation du niveau marin nuit à la qualité de l’eau, entraînant notamment des maladies diarrhéiques, l’une des principales causes de mortalité en Afrique. Enfin, les évènements climatiques extrêmes menacent l’approvisionnement en eau et en nourriture des populations locales. L’insécurité alimentaire et la malnutrition causent 1,7 million de décès par an en Afrique, disent-ils.

L’Afrique n’a contribué qu’à 3 % aux émissions de CO2 mondiales

À quelques jours de l’ouverture de la COP27 qui se déroulera du 6 au 18 novembre à Charm-El-Cheikh en Égypte, les signataires rappellent que l’Afrique souffre de façon disproportionnée de la crise climatique, alors même qu’elle n’a pas fait grand-chose pour la provoquer. L’Amérique du Nord et l’Europe ont ainsi contribué à hauteur de 62 % des émissions de CO2 depuis l’ère préindustrielle quand l’Afrique n’a contribué que pour 3 %. Les scientifiques appellent l’Occident à respecter l’Accord de Copenhague de 2009, durant lequel les pays riches s’étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an aux pays les plus pauvres. Une somme jamais versée, qui doit permettre aux pays les plus vulnérables de financer leur adaptation au changement climatique et l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. « Ces ressources doivent provenir de subventions et non de prêts, et être augmenté de toute urgence avant 2025 », ajoutent-ils. Les scientifiques demandent même aux dirigeants d’aller plus loin en « facilitant » le financement des « pertes et préjudices » (les dommages irréversibles) afin de fournir aux États africains des ressources supplémentaires. « Cela doit aller au-delà des échecs de la COP26 », insistent-ils.

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