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Pékin ferme ses centrales à charbon, pour retrouver un air respirable en... 2030

Face à l’extrême pollution de son air, la ville de Pékin a décidé de fermer la dernière de ses centrales à charbon. Les autorités ont annoncé qu’il faudrait au moins quinze ans pour que la capitale chinoise retrouve un air respirable.

L’air est devenu tellement irrespirable à Pékin, que les simples masques filtres ne suffisent plus. On croise de plus en plus souvent des gens portant des filtres à cartouche de purification, comme ceux des ouvriers du désamiantage. Les enfants jouent sous d’immenses dômes gonflables dans lesquels l’air est purifié et les architectes conçoivent des bâtiments où le retraitement de l’air est prévu.

La ville de Pékin, où une volonté d’action remplace peu à peu le déni, a pris les choses en main en 2012, notamment en introduisant des mesures qu’elle évitait de faire jusqu’alors.

Fermeture des centrales à charbon

Après avoir fermé, fin mars 2015, deux centrales électrique au charbon appartenant à Guohua Electric Power Corp. et Pékin Energy Investment Holding Co., la ville vient d’annoncer qu’elle fermera en 2016 la dernière de ses quatre grandes centrales au charbon, la centrale électrique de 845 mégawatts de China Huaneng Group Corp. Elle en avait déjà fermé une quatrième, détenue par China Datang Corp., en juillet 2014.

Ces installations seront remplacées par quatre centrales au gaz ayant la capacité de fournir 2,6 fois plus d’électricité que les centrales au charbon. L’introduction de ces quatre nouvelles centrales au gaz contribuera à réduire les émissions annuelles de 10 000 tonnes de dioxyde de soufre, 19 000 tonnes d’oxyde nitrique et 3000 tonnes de poussière.

La ville s’est engagée en 2013 à ramener sa consommation annuelle de charbon à moins de 10 millions de tonnes d’ici à 2017, soit une réduction de 13 millions de tonnes en quatre ans. Mais, si la situation devrait progressivement s’améliorer, une semaine après la fermeture des deux centrales à charbon, le niveau de pollution de l’air à Pékin restait dix fois supérieur aux normes de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Virage énergétique

Ce virage énergétique s’inscrit dans le cadre de la politique chinoise contre la pollution de l’air qui tue prématurément un grand nombre de citadins. En 2013, Pékin avait introduit un système d’échange de quotas de carbone avec pour objectif de réduire le niveau de particules fines dans l’air de la ville.

Les autorités de Pékin ont aussi annoncé qu’il faudrait au moins quinze ans pour que la capitale chinoise retrouve un air respirable, et pour que le niveau de particules PM 2,5, les plus fines, celles qui pénètrent directement dans les poumons, puisse être considéré comme sans danger par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Les PM 2,5, et leur mesure dans l’air de la capitale chinoise, ne sont apparues dans les lectures officielles de qualité de l’air en Chine… que début 2012 !

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