« Quel pain voulons-nous ? » reçoit le Prix du livre d’économie et sciences sociales 2018

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AlimentationSi bon, le pain, craquant, doré, artisanal : un aliment sain et quotidien. Mais derrière l’imagerie d’Épinal, une mutation silencieuse est en cours : une forme d’industrialisation qui banalise le pain. C’est l’enquête menée par Marie Astier dans ce livre... croustillant. Et qui a reçu le prix du livre d’économie et sciences sociales 2018 !
Quel pain voulons-nous ? a reçu le Prix du livre d’économie et sciences sociales 2018
L’ouvrage de la collection Reporterre au Seuil a été choisi par des lycéens parmi huit livres d’économie et de sciences sociales. Organisé depuis 2002 par des professeurs de SES (sciences économiques et sociales), le prix propose chaque année aux élèves de classe ES de lire et débattre autour d’une sélection d’ouvrages. Une cinquantaine d’établissements ont participé cette année.
Selon les professeurs qui l’organisent, ce prix est « un moyen simple de sortir de “l’état routinier” de notre pédagogie quotidienne et d’échanger avec les élèves en dehors du “carcan scolaire” ». Une rencontre avec les élèves participants et une remise du prix aura lieu début décembre.
Quel pain voulons-nous ?
Le pain est en France le symbole du produit simple et naturel. Qui songerait à demander à son boulanger de justifier la provenance de la farine ou la nature de la levure ?
Pourtant, la plupart des pains que nous mangeons sont le résultat d’une standardisation dangereuse pour le goût et notre santé. Depuis une dizaine d’années, l’industrialisation s’accélère sous la pression des grands moulins et des nouvelles chaînes de boulangeries.
Par une série de reportages vivants, Marie Astier explore les coulisses d’un univers méconnu, racontant les acteurs d’une longue chaîne allant du produit fini aux semences de blé. Pour la première fois, elle dresse le panorama des modes anciens et nouveaux de fabrication du pain : manipulations des farines, teneur et dosage du gluten, additifs et mélanges prêts à l’emploi qu’utilisent les boulangers, mais aussi modes de production alternatifs. Avec des surprises, car le mauvais pain n’est pas toujours celui qu’on croit.
Cette enquête inattendue nous fait découvrir les secrets d’un aliment aussi négligé qu’essentiel. Elle ouvre de croustillante façon le débat sur les nouvelles voies du bien-manger.
- Marie Astier, née en 1987, est l’ un des piliers du quotidien en ligne Reporterre. Passionnée par les questions d’alimentation, elle met son métier au service de ses engagements.
- Quel pain voulons-nous ?, Marie Astier, éd. Le Seuil-Reporterre, 12 €, 128 p.