Sécheresse : la Confédération paysanne réclame davantage d’aides à l’État

Le drapeau de la Confédération paysanne lors d'une action à Paris en mai 2022. - © Emmanuel Clévenot / Reporterre
Le drapeau de la Confédération paysanne lors d'une action à Paris en mai 2022. - © Emmanuel Clévenot / Reporterre
L’été est fini, mais les paysans continuent de subir les conséquences de la sécheresse. Partout en France, ils sont nombreux à témoigner de difficultés. La Confédération paysanne demande donc à l’État une aide financière d’urgence. Les représentants du syndicat agricole seront reçus par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, lundi 3 octobre.
Le gouvernement avait déjà annoncé une série de mesures au mois d’août, dont la mobilisation du régime de calamité agricole pour les cultures éligibles, et des avances sur les aides de la politique agricole commune de l’Europe. « Les dispositifs annoncés par le ministre sont insuffisants pour répondre à l’urgence », a estimé Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, lors d’une conférence de presse le 30 septembre.
Investir 1,2 milliard d’euro, « juste et nécessaire »
Le syndicat réclamera donc, le 3 octobre, une « aide forfaitaire à l’actif » d’au moins 5 000 euros par actif non salarié. « L’objectif est qu’elle soit versée très rapidement, et mise en place par les DDT [directions départementales des territoires], et non pas par les chambres d’agriculture », a poursuivi Nicolas Girod. Seraient exclus de cette aide : les fermes en grandes cultures, en viticulture, ou encore les élevages hors-sol. En tout, cela représenterait un investissement de l’État d’au moins 1,2 milliard d’euros. « Cette somme peut paraître importante, mais cela nous paraît juste et nécessaire au vu de la situation », a poursuivi le porte-parole du syndicat.
Les paysans accumulent les difficultés. Pour nourrir les animaux, tout d’abord : l’herbe s’étant arrêtée de pousser très tôt, il a fallu dès cet été puiser dans le stock de fourrage d’hiver. Cela a entraîné, notamment pour les producteurs laitiers, une baisse de production et une baisse de revenus. Ils vont désormais devoir acheter du fourrage supplémentaire, dont le prix s’est envolé. Certains ont dû vendre leurs animaux. La situation est tout aussi compliquée pour les maraîchers, qui ne peuvent produire suffisamment de légumes sans eau.