Tout sur la COP27 en huit graphiques

COP24, en Pologne, en décembre 2018. - © Sadak Souici/Reporterre
COP24, en Pologne, en décembre 2018. - © Sadak Souici/Reporterre
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Climat Politique COP27 Climat : de COP en COPQuel est le but d’une COP ? Qu’ont apporté ces sommets mondiaux sur le climat, qui se tiennent depuis 1995 ? Pourquoi sont-ils considérés comme décisifs, mais aussi insuffisants ? Précisions en graphiques.
1. Qu’est-ce qu’une COP ?
Le terme COP signifie « Conférence des parties » et désigne la réunion annuelle des États signataires de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Lancée en 1992 à l’issue du Sommet de la Terre à Rio (Brésil), cette convention fixe comme objectif la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, pour limiter le réchauffement climatique. Ratifié depuis par 197 États et l’Union européenne, ce texte reconnaît l’existence du changement climatique d’origine humaine. Depuis 1995, une COP est organisée chaque année.

2. Quelles sont les avancées principales des COP ?
Les COP se succèdent, et certaines aboutissent à des avancées (comme le Protocole de Kyoto en 1997, l’Accord de Copenhague en 2009 et l’Accord de Paris en 2015), d’autres sont décevantes.
La COP21 en 2015 a été une session clé. Les États se sont fixé un objectif de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2 °C (voire 1,5 °C) pour la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle. Il s’agit d’un traité international juridiquement contraignant, avec des engagements de la part de chaque pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Voilà pour la théorie, mais en pratique, même si certains États ont diminué depuis leurs émissions de gaz à effet de serre, au niveau mondial, ces émissions progressent toujours.

L’électricité, elle, provient toujours principalement des énergies fossiles.

3. Qui participe aux COP ?
Une foule d’acteurs affluent des quatre coins de la planète pour participer aux COP : environ 35 000 personnes chaque année.
Parmi celles-ci figurent les délégations nationales qui rassemblent les négociateurs de chaque pays, qui doivent parvenir à un accord à l’issue de la conférence. S’y retrouvent également des représentants de la société civile (syndicats, entreprises, scientifiques, associations, etc.) qui vont tenter de peser sur l’issue des discussions, sans oublier les médias qui couvrent l’évènement.

4. Sommes-nous sur la bonne trajectoire ?
Pas vraiment. D’après le groupe de recherche Climate Action Tracker, le réchauffement climatique risque plutôt d’atteindre entre 2,5 et 2,9 °C d’ici la fin du siècle. Bien loin, donc, des 1,5 °C prévus par l’Accord de Paris.
Pour cause : aucun des quarante pays analysés et responsables des 82 % des émissions mondiales n’a mis en place des politiques ambitieuses pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Les plus mauvais élèves : la Russie, l’Iran, la Turquie. À l’inverse, quelques pays sont sur des trajectoires « presque suffisantes », selon le Climate Action Tracker, tels le Maroc, la Norvège, le Kenya… Les politiques mises en place dans l’Union européenne sont également jugées insuffisantes par rapport aux objectifs climatiques.
Des recherches récentes du CNRS établissent par ailleurs que pour la France, la température moyenne d’ici 2100 sera 3,8 °C supérieure à celle du début du XXe siècle. Ce qui aura pour conséquence la disparition d’écosystèmes entiers ainsi qu’un paysage agricole drastiquement modifié, selon les chercheurs.
5. Le financement climat est-il suffisant ?
Autre enjeu, l’aide financière des pays riches vers les pays les plus pauvres, pour financer leur adaptation face au changement climatique, et leur permettre d’atténuer leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le Fonds vert pour le climat, créé à Copenhague lors de la COP15 en 2009, qui devait dégager 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, n’a malheureusement toujours pas atteint son objectif. Ce montant serait plutôt atteint en 2023, selon des projections issues d’un rapport publié par la présidence britannique de la COP26.

Et même si cela devait se concrétiser, les 100 milliards de dollars ne couvriraient qu’une partie infime du coût total des investissements climatiques requis par l’Agence internationale de l’énergie, estimé à environ 4 000 milliards de dollars par an jusqu’à 2030.

6. La COP27 sponsorisée par Coca-Cola
La COP27 aura lieu du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Égypte. Les thématiques qui seront discutées : finance, science, décarbonation, adaptation, énergie, biodiversité, solutions…

Moins reluisant, alors que les pays avaient jusqu’au 23 septembre 2022 pour prendre des engagements plus forts cette année, en rehaussant leurs objectifs climatiques, seuls une vingtaine de pays ont soumis leurs plans climatiques à l’ONU jusqu’à présent.
Rendez-vous donc dans quelques jours, pour suivre cet événement sponsorisé par Coca-Cola, dans une station balnéaire égyptienne, où les militants écologistes et journalistes sont soumis à la forte répression du régime autoritaire d’Abdel Fattah al-Sissi.