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En brefPesticides

119 élus européens dénoncent les failles dans l’évaluation des pesticides

Un collectif d’associations (en particulier Campagne Glyphosate France, Générations futures et Nature & Progrès [1]), soutenues par 119 élus (députés européens, députés français et sénateurs), demandent une remise à plat du système d’évaluation des pesticides. Dans l’Union européenne, la substance active du pesticide est évaluée et autorisée au niveau européen, par l’Efsa (Agence européenne de sécurité des aliments) ; puis la formulation commerciale est évaluée par les agences nationales. Exemple : la substance active glyphosate est évaluée par l’Efsa puis sa formulation sous forme de Round-up est évaluée par l’agence française de sécurité sanitaire, l’Anses.

Les associations demandent une prise en compte de l’« effet cocktail »

Pour les associations, ces deux échelons ne fonctionnent pas, notamment parce qu’elles évaluent les pesticides de façon isolée, sans prendre en compte les réactions possibles avec d’autres substances. « L’Efsa évalue uniquement la substance déclarée active par l’industriel et donc sans regarder son effet cumulé, avec d’autres substances présentes dans le produit final, appelé "l’effet cocktail". L’agence européenne affirme que ce sont les États membres qui évaluent ou réévaluent la sécurité de la formulation complète des pesticides vendus sur leur territoire. Ce n’est pas le cas aujourd’hui avec l’Anses qui ne vérifie pas les effets à long terme de toxicité ou cancérogénicité des produits commercialisés », expliquent-elles dans un communiqué.

Dans une lettre envoyée jeudi 25 février à l’Efsa, les associations et leurs soutiens demandent donc une prise en compte de cet effet cocktail à tous les stades de l’évaluation des pesticides, ainsi que « la publication des données brutes, articles et références sur lesquels se base l’Efsa dans ses évaluations ».

Elle indique également qu’une lettre sera prochainement envoyée à l’Anses afin de demander, aussi, une amélioration de l’évaluation des pesticides au niveau français. « Pour rappel, en 2018 la Commission spéciale pesticides (PEST) du Parlement européen avait en ligne de mire la procédure d’autorisation des pesticides au sein de l’Union européenne. Ses conclusions étaient très claires : cette procédure comporte de nombreuses failles. La Commission spéciale appelait à améliorer d’urgence les procédures d’approbation, notamment via plus de transparence, d’indépendance et de ressources. Cette situation dramatique, toujours d’actualité aujourd’hui, doit impérativement être changée pour la santé des écosystèmes et de toutes et tous », ajoute le communiqué.

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